L'i-Road est un concept-car à 3 roues de TOYOTA. En phase d'expérimentation uniquement dans un quartier de Tokyo et ici à Grenoble, j'ai la chance d'être l'un de ses 3 premiers ambassadeurs grenoblois (depuis octobre 2014). Utiliser ce drôle de petit véhicule électrique pour mes déplacements a, certe, modifié mes pratiques urbaines mais a aussi changer mon regard sur la ville et la manière dont nous pourrions aborder l'avenir.
L'usage de la voiture dans les villes
est polluant et égoïste puisqu'elle ne transporte, le plus souvent, qu'une seule personne. La voiture est lente. Des études montrent que la vitesse moyenne d'une auto en ville ne
dépasse guère les 20 km/h.
Gabegie
énergétique, agression envers les plus faibles, hérésie sociale !
Bruits de la ville : Il y a longtemps, que je ne roule plus en voiture
dans
Grenoble. J'utilise un scooter (125
cm ³ / 4 temps) pour me rendre au
travail sur la zone industrielle pompeusement nommée
Innovallée. Pour beaucoup de ceux qui y travaillent la
première souffrance de la journée est liée aux accès aberrants par des routes qui n'en ont que
le nom, à la desserte par les transports en commun à peine digne du XXème siècle et aux parkings improbables et insuffisants. Le scooter est rapide et grisant mais dangereux (surtout
sur les routes mouillées devenues glissantes par les scories du diesel) et même si je n'en ai pas modifié l'échappement, il fait pas mal de raffut. Sur les véhicules électriques, si l'on omet le roulement ou le son de la jolie montée en puissance du moteur, l'absence de bruit est un vrai bonheur. (Silence is sexy). Avec le retour du " bruit des métiers ", les cris des gamins et même le chant des oiseaux, l'électricité ramènera-t-elle un peu de sérénité dans nos villes ?
Changer les repères hiérarchiques et sociétaux et muter
vers une société où le faible devient prioritaire: lors de mes déplacements en i-Road,
je m'efforce de toujours laisser passer les piétons et les vélos qui coupent ma
trajectoire. Cette pratique qui inverse les usages communs alors qu'elle est pourtant désirée par le code de la route, peut être tenue comme un exercice cognitif de désapprentissage).
Et
avec un large sourire, c'est encore mieux !
(Le sourire déclenchant le sourire, je m'aperçois que
celui de l'autre me fait du bien). Et si je gène l'automobiliste pressé qui me
suit, Tant pis pour lui !
La notion de "bien commun",
qui se développe avec l'Auto partage, doit nous faire nous demander si, tout simplement, nous supporterions les
sévices ou les incivilités que nous
infligeons aux autres.
Une qualification différente et
apaisante de nos espaces urbains surpeuplés et pollués se pose comme
indispensable. Entre
Zen et Punk, une philosophie du " Vivre
ensemble" verra rapidement le jour. Je l'ai déjà entrevue en pilotant
l'i-Road.
J'aimerai, en modeste colibri, y contribuer et aussi tout en la peaufinant, la décrire, non pas à la manière d'un ethnologue urbain avec des données chiffrées, mais plutôt par un biais artististique, avec mes émotions.
J'aimerai, en modeste colibri, y contribuer et aussi tout en la peaufinant, la décrire, non pas à la manière d'un ethnologue urbain avec des données chiffrées, mais plutôt par un biais artististique, avec mes émotions.
Parce
qu'ils nourrissent en nous des
habiletés de locomotion et des
interactions qui, de jour en jour, deviennent de plus en plus positives et
emphatiques, les trajets en i-Road nous font peu à peu
comprendre, qu'il y a bien longtemps, juste avant le Big Bang, nous étions tous
le même tout petit point dans l'univers.
Vous trouverez plusieurs phases évolutives et surement, à terme très différentes de cette étude en suivant les liens suivants :