22 octobre 2018

Collapsologie

Pendant mes 30 ans de travail dans le nucléaire civil, j'ai vu les compétences techniques de mes pairs s’effondrer si sûrement qu'aujourd'hui je peux affirmer que plus personne ne comprend comment fonctionnent ces dragons modernes aussi mystérieux qu'effrayants que sont les réacteurs.

Le matériel exploité dans les centrales nucléaires est si vieux que les réparations deviennent de plus en plus difficiles à effectuer sans quelques emplâtres plus ou moins fiables. 

Depuis mars 2011 et la catastrophe de Fukushima, je sais que notre civilisation court à sa perte. Cela a créé chez moi un tel état de sidération que, depuis, je n'avais pu reprendre le travail qu'à reculons et finalement préférer me faire licencier quand mon chef de service chez Rolls Royce Civil Nuclear m'a demandé de ne plus faire de sûreté mais simplement du chiffre d’affaires. 

De fils en aiguille, j'ai affûté ma vision sur la production d'énergie puis sur l'écologie.

Samedi 13 octobre 2018, je participais à la marche pour le climat puis, le lendemain, à la " F(aî)te de l'écologie " à Grenoble. 






La Collapsologie est l’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder.

20 mai 2018

Art urbain, le cas de Grenoble

La généalogie de l'art urbain est multiple et complexe, car il puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi variées que la bande dessinée ou l'affiche.

 L’essence de l'art urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'après-guerre comme Raymond Savignac, en France, que dans celles des dessinateurs de la contre-culture américaine tels Robert Crumb ou Vaughn Bodé, tous deux figures de proue du Comics Underground depuis les années 1960. La prise en compte de l'environnement urbain et social dans la création contemporaine voit aussi des expérimentations d'intégration de l'art dans la ville.




En 1967, le symposium international de sculpture de Grenoble, dans le cadre du programme de préparation des Jeux olympiques d’hiver, marque le premier retour des artistes sur la scène urbaine depuis la deuxième guerre mondiale. La municipalité de la ville souhaitait associer des plasticiens dès la conception de La Villeneuve.


Si Jean Dewasne (maîtres de l'abstraction constructive) est initialement contacté, la décoration sera finalement confiée à l’architecte franco-italien Henri Ciriani et au chilien Borja Huidobro, membres de l'Atelier d'urbanisme et d'architecture (AUA), fondé en 1959 par l’urbaniste Jacques Allégret et qui se caractérise par ses penchants collectivistes et sa vocation collaborative.


C'est dans le quartier des Baladins que K. Schultze avec ses géants réussira le mieux l'articulation entre la sculpture, l’architecture et l’urbanisme.




D'autres expériences sont imaginées dans des villes nouvelles, comme Évry, en 1972, ou Marne-la-Vallée.

Pendant la période « Pompidou », un malaise existentiel, social, sexuel et politique généré par cette « Nouvelle société » et la consommation effrénée, produit, dès 1968, en une sorte de réponse européenne au Pop-Art américain, le mouvement de la « figuration narrative ».



En 1975, le collectif parisien des Malassis réalise une grande fresque sur les murs du nouveau centre commercial de Grand'Place. Ils proposent une variation en 11 panneaux, inspirés par « Le Radeau de la Méduse » de Géricault. En ce haut lieu marchand, les auteurs expliquaient : « Ce Radeau de la Méduse, c'est le naufrage de notre société de consommation ». Une allégorie du naufrage dans les frites congelées, de l'exotisme des agences de voyage et des conserves usagées. Le summum de la perversion des fonctions digestives de l'art récupérée par une société moderne.




A l'époque, l'œuvre provoqua un intense débat dans la presse mais fut pourtant recouverte, en 2000, dans la plus grande indifférence.


En 1979, Ernest Pignon-Ernest, considéré, par beaucoup, comme l'un des précurseurs de l'art urbain en France, réalisa une fresque à la bourse du travail. Située entre la galerie de L'Arlequin et Grand'Place, cette fresque est encore visible et a été récemment restaurée (2016).



Autonome et parallèle, l'Art urbain a pour initiateurs Zlotykamien, Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest en France, ou Roger Somville en Belgique. S'il commence à s'épanouir en France à partir de 68, il n'est officialisé qu'au début des années 80 sous l'influence, entre autre, d'Agnès B. et de Jack Lang, ministre de la Culture.


Grenoble, parce que son maire RPR, Alain Carignon, y fit régner « une certaine idée de l’ordre et de la rigueur », de 1983 à 1995, fut, par réaction, l’une des villes françaises les plus remarquables en matière d’Art subversif.


BERRIAT 83: Christine Breton, qui à l’époque était conservatrice du Musée de Grenoble, préparait une exposition qui ne se déroulait pas dans le musée, mais dans un des quartiers de la ville: Berriat. A l’époque, c’était tout à fait nouveau. Le catalogue était une bande photographique, qui permettait de suivre un parcours via des photos et d’avoir toujours en regard ce que l’on pouvait voir à cet endroit là. C’est donc un rouleau de 30 centimètres de haut qui a été imprimé en sérigraphie, en noir et blanc, et roulé pour retrouver l’esprit des cheminées du quartier. Ce projet a fait scandale. A l’époque, Alain Carignon qui venait d’être élu maire de la ville, considérait que c’était jeter l’argent public par la fenêtre et a fortement critiqué la conservatrice.

En ce début des années 80, Grenoble comptait quelques graffiteurs et une toute nouvelle école d’art, rue Lesdiguière. Mix du graffiti et de la « figuration libre », un mouvement grenoblois était sur le point d’éclore.



L’exposition collective Berriat 83 a bien failli être annulée alors que le catalogue référençait pas mal des nombreux artistes qui, à l’époque, vivaient et travaillaient dans la ville.
 

Les musées et surtout l’école des Beaux-arts ont posé de réels problèmes à la municipalité Carignon, comme l’occupation de l’école par les élèves dès la rentrée 1983/84. 



Dans cette période, un fort mouvement contestataire visant à modifier le système en place par l’illustration de ses défauts et par la promotion de valeurs différentes (voire antagonistes) vit le jour à Grenoble.


1984 – avec Adeline (ADN), ma copine du moment, nous présentions une performance intitulée DEUS IRAE à l’école supérieure d’Arts de Grenoble où j’étais étudiant en troisième année.

Dans un espace sonore assez violent et bruitiste, les spectateurs se tenaient autour d’une grande bande de papier blanc. A un bout, un statuaire noir assez destroy représentait une sorte de machine déglinguée. Juste devant, un bloc de béton, noir aussi, était frappé d’une croix inclinée en X et d’une flèche en forme d’éclair.

Habillé de manière très straight, façon dandy hi-tech, et après quelques gesticulations et poses rituelles dans l’espace cadencé par des raies de lumière issues de diapositives.

Je commençai, alors, à me percer une veine de la main avec un cathéter et me déplaçai ensuite sur le ruban de papier où goutait mon sang en un clip-clap perceptible par le public (la bande son ayant été arrêtée).
A la reprise du vacarmes des hautparleurs, je projetai de l’essence sur le papier ainsi maculé des petites taches rouges de mes goutes de sang et enflammai le liquide. La fumée envahit la salle de l’école. Une partie du public en sortit en toussant. Une autre, j’imagine à cause d’un effet de sidération, attendait la suite. (Avec mon amie, nous portions alors chacun un masque à gaz).
Là, il se produisit une chose inattendue:

Les gouttes de sang coagulées par les flammes avaient créé de petites hosties brunes. Je les ramassais et les distribuai alors aux spectateurs encore présents en leur disant :

« Prenez, mangez et buvez-en tous :

Ceci est mon corps et mon sang livrés pour vous ! »
Les propositions d’alternatives au système municipal s’exprimait, la plupart du temps, dans la rue, la nuit, sous forme de graffitis.

Jeune artiste, j’eus cependant, l’outrecuidance d’organiser un happening intitulé « La femme sous cellophane » avec la complicité de quelques employés municipaux résistants, et celle de Cécile (Hiro), modèle vivant aux Beaux-Arts., (Cécile, alias Hiro).

Dans la vitrine de la Bibliothéque du centre-ville, elle se débâterait nue sous un film de cellophane dans l’éclairage toxique et désinformant de quelques téléviseurs, tel un pantin, aux prises avec son environnement.
La femme sous cellophane
Elle était là depuis longtemps déjà.

Elle regardait son corps nu sous la cellophane.

Rien ne bougeait.

Seul le cordon nutritionnel semblait émettre de vagues vibrations.

Qu’y avait-il à l’autre bout ?

Sans doute rien autre que le délire d’un créateur satanique.
Par intermédiaire des téléviseurs dérèglés, elle pouvait s’inventer des repaires dans le temps rien ne lui permettait de vérifier l’exactitude temporelle des parasites. Parfois des images apparaissaient sur I ’un des écrans, lui donnant ainsi une vision éphémère du monde qui l’entourait. Bien sûre, elle ne pouvait pas toujours discerner la fiction de la réalité. II lui semblait pourtant que l’image qu’elle se faisait de l’extérieur n’était guère différente de ce qu’il était vraiment.
Il lui arrivait de rêver d tune vie normale : elle et les siens, tous en rond devant la télévision. Mais cela lui était interdit.
L’asepsie dans laquelle elle vivait la poussait dans d’effroyables crises de dépression.

Rien ne peut naitre de l’ordre, seule la contusion est matrice de l’action.

La seule manifestation anarchique était celle due aux rayonnements bleutés qui émanaient des téléviseurs déréglés. Etaient-ils déréglés ?

Il lui semblait souvent que quelqu’un en avait le contrôle. Quelqu’un qui supervisait les images cherchant ainsi à l’intoxiquer et à l’éloigner de la Vérité.

Peut-être n’était-elle pas la seule. Peut-être y avait-il d’autres personnes subissant, comme elle, le lavage de cerveau collectif. D’autres … des millions d’autres. - phase3

Si les luttes ont leurs héros, elles ont aussi leurs martyrs : La performance fut largement censurée et tronquée.. Hiro se vit imposer le port d’une combinaison moulante de couleur verte. Les téléviseurs diffusant des images assez embarrassantes pour la mairie, furent, purement et simplement, retirées au dernier moment par la police. Quant à moi, c’est bien plus tard, que je pris connaissance du compte rendu de l’évènement qu’en avait très vaguement fait le journal local.



Issu de la société « d’individualisme de masse », au sens où la décrit Pierre Gascar, le Graffiti était né de la volonté d’expression d’une génération pour laquelle se rendre visible au plus grand nombre, laisser sa signature visuelle quitte à s’affranchir des lois et des règles communes, c’était exister. C’était à cette époque une manière alternative de faire société.

2022 – Le Street-Art festival avec ses nacelles élévatrices et ses balisages policiers de nos lieux de vie pour permettre à des artistes américains de s’exprimer remplit -il encore ce rôle ?

« Le nouveau Banksy sera-t-il dans ce festival où en train d’être pourchassé par la police ? »


26 mars 2018

Sarkozy nie avoir reçu le moindre centime des Bettencourt

Jeudi 22 novembre 2012, quand Nicolas Sarkozy a assuré aux juges bordelais, que les Bettencourt " ne lui ont jamais donné un sou ", il dit peut-être la vérité. Il se peut aussi qu'il n'ait pas touché à cet argent puisse que c'était Eric Woerth qui l'avait directement porté en Suisse mais qu’il n’en ait jamais profité personnellement, ou pour sa campagne, c’est une toute autre histoire ...



Si on analyse les propos plus récents d'Hervé Falciani 



et l'explication qu'il fait de la fraude fiscale chez HSBC, on comprend qu'il existe (quel que soit le système) énormément de manière de détourner de l'argent.
Si, le plus souvent, pas mal de personnes sont également arrosées, elles deviennent, suivant une bonne vieille recette mafieuse, redevables des escrocs. Ils seront ainsi assurés de leur silence. 

Il suffira ensuite de régler l'opinion publique en lui faisant croire aux pires âneries et le tour est joué.

Par contre, casser la loi du milieu, peut amener à certains déboires [cf : Nicolas SARKOZY dans le Libyen Gate].

14 février 2018

Dans le tram

L'autre jour,  j'étais  en retard pour amener ma fille à l'école. Le chauffeur du tram E nous a attendu à l'arrêt Libération. Avec mon genou  abîmé, pas le temps de composter.


A l'arrêt suivant (Condorcet),  où nous descendons, une bonne dizaine de contrôleurs attendait aussi .
Courte discussion stérile ... Comme l'heure de la sonnerie de l'école arrivait, je ne pouvais et ne voulais pas palabrer. Il y avait au moins 10 contrôleurs mais aucun n'a voulu demander au chauffeur si je disais vrai.
Au final: une prune de 40 € pour titre de transport non composté.

Non seulement, ce n'est pas sympa, mais cela ne montre pas la vertu à ma gamine: Elle sait que toute la famille est abonnée de longue date au réseau TAG et que pour des raisons de perte d'emploi,  je faisais un test pendant un an. Ne bénéficiant plus d'une aide de mon employeur (puisque que je n'en ai plus, pour cause d'invalidité)  je voulais voir si j'étais gagnant en fonctionnant avec un ticket validé à chaque trajet.
Tu parles ! 

Je suis de plus en plus  dégoûté par ce système où l'on est d'office présumé coupable !

6 janvier 2018

NOTAV malgré tout

— à Saint-Jean-de-Maurienne.

Même si nous venons de vider la maison de notre enfance à cause du Lyon-Turin, je reste définitivement #Notav.




Ma mère n’était que locataire. Le proprio, comme d'autres, a trouvé là une belle opportunité pour vendre ce "presque taudis" de manière bien avantageuse pour lui. (pendant les 40 ans où nous avons occupé les lieux, il n'y a jamais eu une seule remise à niveau de la villa à part les quelques "bricolages" de mes parents et surtout de ma mère, papa étant décédé en 1992).

Il y a énormément de conflits d’intérêt dans cette histoire de Lyon-Turin et ce sont les contribuables qui, au final, seront les dindons de la farce. 

Déjà la vallée de la Maurienne, défigurée par ce projet pharaonique et dispendieux, ne ressemble plus à grand chose et je pense que ce n'est qu'un début.

Bonne année 2018