24 décembre 2021

Les papas de mon cœur :

Mes parents ne me donnaient que peu de signes de reconnaissance ou de légitimité dans les choix que je faisais. Critique à toute mes initiatives, Maman parle encore d'élucubrations quand elle juge ma peinture ou n'importe quoi de ma production sauf peut-être et bizarrement, dans la discipline où je me juge le moins qualifié : la musique.   
Je veux penser quand même penser qu'à part de très rares exceptions, une maman fait toujours de son mieux avec ce qu'elle a pour ses rejetons même si, parfois, elle n'a pas grand chose !


Papa est mort quand j'avais l'âge de 29 ans. Lui n'en avait que 59 et, c'est con car il était à quelques brasses de la retraite. Evidement il m'a longtemps manqué comme quelque chose de coutumier peut manquer. Comme une drogue peut manquer. Puis, peu à peu,  j'ai appris à vivre sans lui. En lui parlant dans ma tête parfois, mais en n'écoutant pas son fantôme parce que son esprit mort ne s'est jamais manifesté. De son vivant, il n'était pas tellement présent dans le foyer. Il passait ses weekends sur son bateau, sur le lac où nous avons dispersé ses cendres à l'automne 1992. La semaine, il bricolait tous les soirs dans son check,  radio amateur et bidouilleur qu'il était, un petit local en soupente que nous appelions " l'estanco ".
Ce que je retiens de mon père c'est qu'il était blagueur et courageux (bien plus que moi). Je ne lui ai jamais dit que je l'aimais. J'aurais dû mais ce n'était pas le genre de mots que l'on disait dans la famille.  Ca aussi c'est con ! 
Aujourd'hui, à 2 doigts de vivre plus vieux que Papa, je me cherche des palliatifs à ce qui m'a toujours tellement manqué , de ce que de lui je n'ai pas hérité : la confiance en moi et des valeurs. 

Ma grande gueule et mon expertise en parrèsia, peuvent, je le sais, me faire paraitre prétentieux ou fou, mais je dois le dire : j'ai plaisir à  approcher ceux que je considère comme des éclaireurs car, comme eux,  je me moque bien maintenant d'être différent du groupe humain où je me trouve. 

 


Être un vilain petit canard, un mec bizarre, passer pour un idiot ou me faire censurer ne me fait plus peur.  Je suis vacciné !

12 décembre 2021

Le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.

J'ai passé plus ou moins 36 ans de ma vie à prendre des tonnes d'antipsychotiques, des régulateurs de l'humeur ou des anxiolytiques (où le mot médicament correspondait à sa version anglaise : Drugs) dont 30 à travailler dans le domaine de l'énergie nucléaire sans aucune reconnaissance de travailleur handicapé.
 Une question se pose alors : " Comment un schizophrène peut-il être lié et intégré au secret défense ? "

Travailler dans les centrales nucléaires est une expérience unique. Dans les CPN, la vie d’un homme n’a pas beaucoup de valeur si on la compare au prix de l’énergie. Le monstre de béton et de ferraille réduit, ici, le travailleur à une fonction de « chair à neutrons »  Aujourd'hui, il ne lui est plus demandé de bien faire son boulot mais de le faire vite. La production est prioritaire. Ne pas le comprendre peut amener à faire n’importe quoi, et le comprendre amène au burn-out. Mais quand il s’agit de faire fonctionner la machine, cela n’a aucune importance.


Responsable d'intervention pour la société Merlin-Gerin (devenue plus tard Schneider-Electric puis Rolls-Royce Civil Nuclear), j'ai vécu trois années à un rythme effréné, loin de chez moi et dans le milieu anxiogène, grandiose et hostile des réacteurs. Même si c’est illégal, je n’ai pas eu un jour de repos pendant cette période. Parcourant la France dans tous les sens avec ma petite voiture (une Renault 5 diesel), j’intervenais rapidement et le plus efficacement possible avec ou sans mes gars, larbins sous-traitants d'EDF que nous étions. Cumulant les kilomètres mais heureusement pour moi et contrairement à d'autres pas les doses de radiations. Je garde quand même un souvenir ému de cette période qui pourtant à failli s'achever de manière tragique.

C'était à Saint-Laurent-Des-Eaux, juste avant la Saint Sylvestre et le passage en 1990. Je me rappelle de cet épisode de ma vie comme si c'était hier. De l'arrestation ce matin de brouillard par les policiers qu'avait mandatés le préfet du Loiret, des mensonges me concernant qu'avaient extorqués ensuite les flics à ma copine de l'époque, Dominique,  et, pour finir, de la rudesse de la chambre d'isolement. 

Après un épisode en hôpital psychiatrique à la demande du préfet du Loiret (Hospitalisation sous contrainte),  j'ai essayé de reprendre mon métier de responsable d'interventions dans les centrales nucléaires mais, à cause des médicaments, je n'y suis pas arrivé.

Les années suivantes,  j'ai été reclassé dans des taches de moindre importance comme la réparation des sous-ensembles électroniques, leur contrôle et leur validation par l'application de différentes procédures de tests et d'essais. Les collègues étaient sympas et assez solidaires face à notre malveillante et mesquine hiérarchie. Notre n+1 était lui un petit roquet teigneux. Il y a d'ailleurs eu plusieurs suicides dans le service. 

Personnellement, de 1990 à 2007, répondant au doux surnom de " Malade mental ", j'ai dû subir encore plus que les autres, ce chef de service malveillant. Aidé par les RH, il cherchait à tous prix à me pousser à la faute pour me faire licencier en m'humiliant le plus possible.

Je le revois, par exemple, m'invectivant parce qu'il me fallait boire beaucoup d'eau à cause de mon traitement par sels de lithium. Il faut quand même dire que les locaux de notre antenne annexe à Poisat n'était pas climatisés et que l'été nous y relevions souvent des températures supérieures à 30°C.
    
Mais j'ai tenu, sans statut de handicap, en cachant les choses ou en les racontant à ma sauce, j'ai résisté. Ma femme m'a aussi énormément aidé. 

Quand ce chef de service nabot et tortionnaire est enfin parti à la retraite, son remplaçant  m'a donné une chance en me nommant contrôleur technique

Cette fonction était intéressante car par ma maitrise des différents équipements électroniques, parfois complexes et de leurs fonctions dans les réacteurs nucléaires, je prenais un rôle important en ce qui concerne la sureté et la pérennité de l'instrumentation des installations nucléaire  françaises et de quelques unes à l'export. 

Je sortais à nouveau de l'ombre mais pas non plus vraiment prêt à faire  des concessions vis à vis des failles du système ni a être le simple "cocheur de cases" nécessaire pour la validations d'un travail parfois douteux ou carrément non effectué. Même de mieux en mieux payé, je n'étais pas prêt à être au service du lobby nucléaire et de ses magouilles. Je refusais le rôle d'éventuel fusible que ma hiérarchie tentait peu à peu de me faire tenir quand je devait signer des suivis d'opérations plus que douteux. Pas question dans mon éthique d'être un signataire bidon de plus sur un plan qualité de complaisance. D'être un pantin sans foi ni loi comme le sont beaucoup d'arrivistes de cette filière.

Alors sont venus les interrogations et les scrupules - un autre conflit de loyauté - vis à vis de moi-même (de mon métier) et des générations futures (mes valeurs). Une autre " schizophrénie ".
 
Début 2015, il y avait longtemps que je ne trouvais plus de motivation pour aller travailler tous les matins et ce fut de pire en pire. Les dernières années de boulot, tellement il était devenu ennuyeux et monotone, furent extrêmement douloureuses pour, au final, déboucher sur un ultime burn-out. décompensatoire.

Début 2017, me voyant incapable de reprendre mon job, mon toujours psychiatre Philippe Séchier, me proposa un statut d'invalidité. Comme la pension représentait la moitié de mon salaire et qu'elle était complétée par une rente (assurance) j'ai  accepté (LOL !).

Sans avoir le souci du travail, une nouvelle vie commence pour moi et si la " psychose atomique " réémergeait je me soignerai. Je suis armé pour maintenant.

19 novembre 2021

Vers quel horizon ?

Se projeter dans le futur. Imaginer le monde de demain. Offrir une chance à l'avenir  Imaginer quelque chose de joli, quelque chose qui fait envie. 

C'est compliqué de sortir du millénarisme collapsogène.

17 septembre 2021

Le message de Scobie

Scobie Ryder est un ami de longue date. Old fellow, old follower qui un jour, par sa phrase " Star un jour, star toujours " et une discussion dans mon anglais approximatif, m'a donné la force de renaître, de ne pas lâcher le morceau et même de repartir dans une vie éclairée par la création artistique. Si notre regard sur le monde est assez similaire, Scobie, lui, a la classe internationale. 

12 septembre 2021

L'iphone est il visionnaire ?

Les algorithmes tendent à nous emmener dans une sphère assez banale voire simpliste, vers ce que certains appellent " ​la ​Normalité". Cette normalité est en fait la voie royale du consumérisme.
Ceux qui ne se disent pas fous mais qui se pensent beau​x​ mec​s​ ou belle​s​ nanas,​ avec une belle voiture, un agréable parfum et un compte en banque confortable​ s​ont en fait de jolis pions à qui l'on vend à peu prêt n'importe quoi. Pour les autres, c'est pire: Ils sont les parias, les exclus.
Nos Maîtres sont experts dans la gestion des algorithmes, des influences, des tendances, ou de la mode.


L'Obscurantisme est le meilleur moyen de gouvernance qui n’ait jamais été imaginé. Il consiste à plonger le cerveau humain dans un état spécial, dans une sorte de stupeur ou d’atrophie. Tout ce qui est susceptible d’ouvrir les yeux de l’individu, tout ce qui lui permettrait de revendiquer son droit à l’existence devient inconvenant. L’obscurantisme ne se borne pas à laisser en friche l’intelligence humaine, il cherche à l’asservir. Il prétend que le peuple n’a pas besoin d’éducation et qu’il n’est pas nécessaire de s’instruire pour exister: « On peut être un parfait cultivateur sans connaître un mot d’histoire ou de géographie. Pour être tapissier, métallurgiste ou maçon, l’étude de la littérature et des sciences naturelles est loin d’être indispensable ... ». 
Ce sont avec de tels arguments que, pendant des siècles, les hommes ont été cantonnés dans leur médiocrité, sans pouvoir s’affranchir d'aucun fardeau.
Qui peut dire l’étendue de ce gaspillage de forces intellectuelles, sacrifiées férocement, à l’intérêt mal compris des quelques parasites dominants ?
C'est toujours en abêtissant les peuples que nos classes dirigeantes cherchent à consolider leurs privilèges. Le discours consensuel général, cette sorte de pensée unique, commune à presque toutes les classes politiques mondiales, affirment que notre bonheur doit impérativement passer par plus de croissance, plus de productivité, plus de pouvoir d’achat, plus de consommation.
Celui qui croit à la nécessité et à la bienfaisance du consumérisme ne songera certainement pas à briser ses chaînes. Il sera plus facile à gouverner que l’asservi qui ronge impatiemment son frein en haïssant l’iniquité et la tyrannie dont il est victime, prêt à se révolter dès que se créera une opportunité.
L’altruisme devrait prendre le pas sur l’égoïsme, la coopération sur la compétition, les loisirs sur l’obsession du travail, l’importance de la vie sociale sur la consommation illimitée et égoïste, le goût pour un travail soigné sur l’efficience productiviste, le durable et le raisonnable sur l’esbroufe et la frime, pourtant nos envies et nos valeurs sont devenues systémiques. Elles sont suscitées et stimulées par le système et, en retour, elles contribuent à le renforcer. Rajoutons à cela la facilités d'obtention des crédits et les difficultés qu'ils entraînent une fois le doigt mis dans le pot de confiture, la crainte du lendemain, et nous comprendrons pourquoi l’obscurantisme est le fondement même de la résignation. Le libéralisme et ses compromissions ne modifient pas le statut de l’individu autrement que financièrement. La projection capitalistique ne se faisant que dans le court terme, l’impossibilité d’élaborer un vrai modèle de société nous envoie directement dans le mur.

26 août 2021

Comme en 14 !


Que c'est amusant de voir tous ces Tartempions à l'égo un peu lourdingue qui cherchent le selfie  avec l'ami Eric Piolle.  "  -   C'est qui le gars à coté de Tartempion ? "
Notre idée est de faire vraiment différemment, d'ouvrir l'exploration des possibles et de débattre, de débattre pour ne plus se battre. 
Mais déjà les officiels aux dents longes débarquent avec leur science πPo et une certaine hypocrisie propre aux chapelles, leurs calculs électoralistes et leur censure. Le monde de demain semble bien moins les intéresser que le positionnement de leur petite personne sur l'échiquier. 
C'est dommage mais l'Art de la Guerre a encore de beaux jours.

25 août 2021

Faire évoluer l'Egrégore et changer de paradigme

Je suis une énergumène,  pourtant, j'aspire à la gentillesse et au bonheur. Je rêve un monde pur et honnête. La vie n'est peut-être qu'un passage mais rendons la joyeuse et agréable. Ne nous querellons pas pour des futilités et construisons un monde que nous aimerons. Bientôt il sera trop tard.

7 août 2021

Capo !

Depuis que Edgardo est parti ...
 
... je suis devenu le PATRIARCHE.

31 juillet 2021

Saint-Jean-de-Maurienne, Grenoble, Barjac.

Son épouse Claude, ses enfants Vincent, Judith et Stéphanie, ses petits-enfants Mathilde, Claire, Louis et Marilou ont la douleur de vous faire part du décès d’ Edgardo MINISCHETTI, survenu le 23 juillet 2021 à Atri (Italie) dans sa 85e année.
Une cérémonie aura lieu ce 5 août 2021 à 14h15 au centre funéraire de Chambéry.

15 juillet 2021

Dernière fusée

Ce matin, une amie très chère à mon cœur s'en est allée. Même si c'est évidemment une bien triste nouvelle, je remercie sa famille de m'avoir reçu et particulièrement la jolie Hélène pour le cadeau qu'elle m'a fait en m'offrant le juzu de sa grand-mère.
Ariane restera pour moi cette vieille dame pleine de joie et d'une évidente élégance.
Ce soir, elle dansera avec les étoiles.

30 juin 2021

Le Presidio du Moulin

Nous étions une bonne centaine pour l'inauguration du Presidio du moulin à Villarodin-Bourget (beaucoup plus que lors du meeting d'EELV à la Bastille). 

Mise à part l'expression de la lutte contre ce grand projet inutile et mafieux qu'est le percement du tunnel Lyon-Turin, ce fut aussi un moment de réflexion sur le monde que nous souhaiterions laisser à nos descendants. 



Le Bourget devient le premier village gaulois qui résiste face à l'ignominie du Lyon-Turin.

24 juin 2021

Face au Lyon-Turin, la Maurienne réagit enfin.

Un presidio est une vigie, un lieu de rencontres, de partage et d’information pour débattre, pour réfléchir à des alternatives et pour s’opposer au percement du nouveau tunnel Lyon-Turin. Celui de Venaus, par exemple, est magique. J'y ai fait de belles rencontres (Erri De LucaAlberto Perino ...). 




La Maurienne a été longue a comprendre l'escroquerie qui mènera à la destruction de ses montagnes.
Enfin elle réagit.
Ce samedi 26 juin, venez nombreux à Villarodin-Bourget pour soutenir les habitants dans leur opposition au Lyon-Turin. Vous verrez,  par vous même, l'ampleur des dégâts déjà occasionnés.



J'avais d'ailleurs fait une vidéo sur le terrain en mars 2016 :




En voici le corolaire réactualisé en juin 2021 :

18 juin 2021

Déconfinement

Juin 2021, les choses semblent s'arranger, le temps des cerises revenu. Cependant, elles n'ont pas le même gout. Le retour à un état antérieur est illusoire. Penser que les affaires vont reprendre est également une bévue. 

La µexpo a quitté le Chimère café fin aout 2021.


7 juin 2021

Finalement (???)

Ca part dans tous les sens, ça se télescope, s'entrechoque, se diffracte sans jamais se cristalliser, sans jamais se poser .... 

 

Mon tirage du tarot pour la semaine : " L'Arcane sans nom "


L’arcane sans nom est la treizième lame du Tarot de Marseille. Elle représente un squelette tenant une faux, un pied dans une terre noire d’où émergent des têtes, des mains , des pieds et des os. Ce squelette symbolise notre structure, ce qui est essentiel en nous. Il fauche ce qui est passé et fait surgir des choses de notre inconscient, la terre noire. L’arcane sans nom représente le fait de faire table rase du passé et de passer à autre chose. Il ouvre une page nouvelle de notre vie. Il dit non à ce qui est dépassé, obsolète. Image d’une énergie vitale essentielle, il fait du ménage et se débarrasse de ce qui entrave, de l'inutile. Il structure et s'organise pour aller de l’avant. L’arcane sans nom symbolise une action radicale et une transformation profonde de notre existence. C’est une source de renouveau


Alors, je trie. Je range. J'élague. Je fais du vide. Je me transforme en profondeur. Je nettoie mes vieilles idées. Je balaie mes clichés. Je change mes habitudes. Je passe à autre chose. Je tire un trait. Je me restructure et j’avance. Je me tourne vers l’avenir. Je déblaie ce qui n’est plus utile. Je vais à l’essentiel. Tourner certaines pages est parfois difficile car cela demande d’arriver à se détacher du passé et des vieilles idées Cela me rend agressif et blessant. Je dois faire des deuils. C'est très radical mais ma santé est à ce prix. 

29 avril 2021

Larme à l'œil - lacrima negli occhi

Malgré la propagande mensongère de la TELT, à grand renfort de vidéos impressionnantes, les Mauriennais commencent à comprendre que leur terre va être dévastée. 


De l'autre coté de la montagne, les italiens ne lâchent rien et le mouvement NOTAV fédère de plus en plus. 


 


Ce projet ne préserve pas l’environnement. Il crée des milliers d’hectares de nouvelles voies sans arbres où sont utilisés les désherbants et en laisse les marchandises circuler sur la route pendant la durée des chantiers. Ce seront des millions de mètres cubes de béton coulés, les émissions de CO2, les rondes de camions de transports de matériaux, les pollutions et les roches entreposées, les pertes de terres agricoles, les destructions d’espèces et d’habitats protégées. Après avoir déjà tari irréversiblement les sources, artificialisé des milliers d’hectares de terres agricoles, il détériore le climat et l’environnement.
Le gain d’émission de CO2 et de gaz à effet de serre ne couvrira pas les émissions du chantier avant au moins 50 ans. L’utilisation correcte des voies existantes permettrait de le réduire immédiatement.

Se taire c’est laisser faire et être complice d'atteintes à l’environnement.

8 avril 2021

Plus petit qu'un quark

" On jalouse parfois le savant qui s’étonne de la diversité du monde. Pour ma part, tantôt j’admire aussi le quark et le pulsar, tout ce qui les relie et qui les environne, tantôt cette splendeur me semble monotone voire obsédante à la façon d’un cauchemar " Jacques Réda


        Mon ami Jean-Louis BASDEVANT (ici sur France Culture avec Jacques Réda) vient de m'envoyer son maintenant rare " 12 leçons de mécaniques quantiques " amicalement dédicacé. 
Merci à lui pour sa patience quand il m'initie à sa démarche scientifique et pour tout le reste aussi :

- A Pierre-Louis Goirand, merveilleux artiste et ami. En espérant que ces lignes, qui ont plu à beaucoup de mes élèves, seront assimilables. Avec toute mon amitié - Jean-Louis Basdevant.

- Quand j'ai lu votre dédicace hier matin dans l'ascenseur, j'étais très "é µ". Les ascenseurs sont les lieux de solitude idéaux quand on se " plank " et que les larmes arrivent. J'ai la chance d'habiter au dernier étage avant la dizaine. L"A-censeur" est vieux, lent, mais fiable. "



2 avril 2021

Ce monde parfait !

Réédition augmentée du 23 novembre 2016

« Il faut mettre la société au service de l'école et non pas l’école au service de la société » disait Gaston BACHELARD. Pourtant, aujourd'hui, l’école nuit au développement personnel des enfants. Elle prône, de plus en plus tôt, une mise en phase avec un model unique, vise l’optimisation de la performance et laisse de moins en moins de place pour la réflexion, le sentiment et l'expression.


Formater les enfants pour en faire de bons conso-acteurs et appeler cela l’ « intégration sociale » est une supercherie: Le moule scolaire interdit toute dérive idéologique autre que celle qui prône l’ultralibéralisme à tout crin et la consommation de masse.



L'Histoire, la Philosophie, les Arts ou la Littérature ne seront bientôt plus dispensés dans les écoles car ces matières peuvent éveiller la curiosité des plus jeunes et risquent, par la suite, d'en faire de vilains réfractaires.

La différence, cette source d'inspiration et de créativité, pourtant tellement vitale pour changer ce monde en pleine déliquescence, n'est plus admise.

Les restrictions imposées aux enfants font parfois penser que l'autisme serait une réponse presque reptilienne du tout petit face à l'agression sauvage dont il est victime. Avec son classique repli vers un monde personnel meilleur, l'autisme serait, alors, le premier refuge de la conscience naissante.
Accepter ou pas un monde qui place l'argent, le pouvoir et la violence comme les plus belles des valeurs est une option de vie que l'on devrait pouvoir mûrir librement. Ce choix est pourtant interdit et est même répréhensible. Les programmes de l'Education Nationale sont obligatoires jusqu'à l'âge de 16 ans . Ne pas y adhérer est un pari dangereux où le jeune adulte insoumis risque de se voir renvoyé sur le banc de touches de manière violente et rapide.




La loi et la justice protègent la société contre ceux qui ne se conforment pas aux règles imposées par les plus puissants. La sanction la plus courante demeure l'emprisonnement mais, de tout l’arsenal juridique, les soins psychiatriques sans consentement et plus particulièrement l’hospitalisation d’office (appelée aujourd’hui « soins psychiatriques sur décision d'un représentant de l'état ») sont les plus abjects. Sous prétexte d'une déviance, ils répondent, à l’avance, et souvent arbitrairement, à une éventuelle mise en danger du système par ceux qui pourtant le constitue et pourraient même le faire évoluer demain.

« Sur le fondement d'un certificat médical circonstancié émanant d'un psychiatre, le préfet prononce par arrêté l'admission en soins psychiatriques d'une personne dont les troubles mentaux nécessitent des soins, compromettent la sûreté des personnes ou portent gravement atteinte à l'ordre public », ainsi, sans qu’aucun reproche ne puisse lui être fait, hormis celui de ne pas penser « comme il faut », les psychiatres, souvent avec l’aide de la police, se chargent du sale boulot et de la « reconduite dans le droit chemin » et de faire ré adhérer le déviant au modèle. La psychiatrie est le bras séculier des lobbies et des politicards. Elle incarcère et reprogramme les plus rebelles d'entre nous sous prétexte, qu’un jour, ils pourraient être dangereux. 

Quand le dispositif psychiatrique se referme, nous comprenons que nous venons de nous faire prendre et que notre calvaire durera jusqu’à la mort. Notre vie sera différente de celle que nous projetions et notre destin sera bouleversé. 

Plus nous nous agiterons, plus nous protesterons, plus nous tenterons de nous justifier, plus violente sera notre souffrance. 

De la contention aux neuroleptiques, l’arsenal barbare de la psychiatrie est vaste et puissant.
Les plus rétifs, mutilés par l'ablation d'un bout du cerveau, seront définitivement transformés en de dociles légumes. Malgré toutes les croyances, la lobotomie est toujours pratiquée. La recommandation 1235 de 1994, relative à la psychiatrie et aux droits de l’homme (Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe) l'évoque et stipule d'ailleurs qu’elle, et la thérapie par électrochocs, peuvent être pratiquées « si le consentement éclairé a été donné par écrit par le patient lui-même ou par une personne choisie par le patient pour le représenter, un conseiller ou un curateur et si la décision a été confirmée par un comité restreint non composé uniquement d'experts psychiatriques ». 




Il faut quelques fractions de secondes et un verre d’eau (ou le temps d'une injection) pour commencer un traitement par neuroleptiques, mais, après, il sera pratiquement impossible de l'arrêter.

La rechute inévitable qu’entraînerait l'arrêt du traitement est l'une des nombreuses épées de Damoclès brandies par le personnel des hôpitaux psychiatriques. L'est aussi celui de l'instauration d’un état de pathologie chronique. Ainsi effrayé, le patient ne pourra qu'adhérer au programme de soins. Comme révélée, il y déjà longtemps, par Henri LABORIT ou Stanley MILGRAM, parler de « neuro-plasticité provoquée » pour créer la soumission n’est pas aberrant. 

La perte de confiance en soi provoquée par l'autoritarisme abusif des personnels de santé trouve ses fondements dans la peur, la menace et l’infantilisation avec tout un contingent de phrases et de gestes qui seraient presque anodins dans un autre contexte. 

La chambre d'isolement est une brimade courante. 

La contention fait qu'à cause du manque de personnel, le patient peut se retrouver sanglé sur un lit pendant plusieurs semaines. On lui mettra une couche culotte et on lui injectera un produit anticoagulant chaque jour. 
La description d'un futur, de toute façon pourri, peut aussi conduire certains patients au suicide. Les psychiatres, bien sûr, diront, alors, que c'est à cause de la dépression liée à la maladie. 

Dans la société, le lien social n'existe plus. Les rapports y sont de plus en plus superficiels et les contraintes de plus en plus fortes mais c'est bien pire dans les institutions. Il y a tellement de misère humaine et de maltraitance dans les hôpitaux psychiatriques que peu arriveront a y supporter un séjour. Le dictât des autorités est tellement lourd qu'il ne peut être qu'abusif et illégitime. 

Soit tu adhères à cette société, soit, comme tu ne peux pas la quitter, la psychiatrie t’en éliminera, sans aucune concession ni le moindre regret.

25 mars 2021

Chronovélos à Grenoble

A l'occasion de la Ruche aux projets participatifs de 2016, j'avais présenté une autoroute à vélos.  Assez bizarrement, il avait été changé de catégorie au dernier moment par le personnel municipal passant de la catégorie petit projet à gros projet. Pendant la présentation, la vue ci-dessous n'a pas pu être projetée alors que tout mon argumentaire était basé sur elle. Comme on le voit sur la vidéo, j'en ai été fort dépité et passablement énervé pendant cette présentation au public.



Malgré tout cela, il ne me manquait que 3 points (sur 250) pour que le projet soit validé. Dommage !

2019 : On reparle des autoroutes à vélos :
Quand en 2016, mon projet avait été retoqué je ne m'attendais plus à le ressortir des cartons. Pourtant en début d'année, Jacques Wiart, conseiller municipal en charge des déplacements, m'invitait à participer à l'élaboration d'un document diagnostiquant les conflits d’usages observés entre les cyclistes, les piétons et automobilistes dans toutes les rues de mon quartier. Avec d'autres habitants, nous avons planché pendant 5 ou 6 séances sur les différents points noirs et, naturellement, j'ai ressorti mes vieux croquis.
 

Je ne sais pas si mon projet, renommé chronovélo, aboutira un jour mais, j'ai été visionnaire. Je remarque qu'à l'heure où l'on fait de belles autoroutes à vélos un peu partout dans la ville, notre quartier (Aigle-Foch-Libération) est complètement délaissé. 

Plus ça va, plus les piétons sont gênés par les vélos, les trottinettes et les scooters qui prennent les trottoirs pour des pistes cyclables .  Face à l'immobilisme de la mairie et de la métro, j'avais tourné une vidéo  début 2019 mais, depuis, c'est bien pire. 


Cette fois, c'est grave :
Mon quartier devient un mausolée :




20 mars 2021

Échanges avec le Professeur Stéphane Velut

Stéphane Velut est un neurochirurgien et écrivain français. 
Avec la Chimère citoyenne, nous organisions une petite discussion  au sujet de "L'hôpital, une nouvelle industrie – Le langage comme symptôme", Paris, Éditions Gallimard, coll. « Tracts » (2000).
 

11 mars 2021

Fukushima blues

The 10-years Anniversary



Travailler dans les centrales nucléaires est une expérience unique. Dans les centres de production nucléaire la vie d'un homme n'a pas beaucoup de valeur si on la compare au prix de l'énergie. Le monstre de béton et de ferraille réduit, ici, le travailleur à une fonction de " chair à neutrons ". Il ne lui est plus demandé de bien faire son boulot mais de le faire vite. La production est prioritaire. Ne pas le comprendre peut amener à faire n'importe quoi, le comprendre amène au burn-out mais quand il s'agit de faire fonctionner la machine, cela n'a aucune importance.

Dans cette vidéo, j'évoque à nouveau le stress qui a été le mien pendant les 3 ans consécutifs et où j'ai été responsable d'interventions pour la société Merlin-Gerin (devenue Schneider-Electric puis Rolls-Royce Civil Nuclear). Trois années à un rythme effréné, loin de chez moi et dans un milieu très anxiogène.
Même si c'est illégal, je n'ai pas eu un jour de repos pendant cette période, parcourant la France dans tous les sens avec ma petite voiture, j'intervenais rapidement et le plus efficacement possible avec ou sans mes gars. 
Je garde un souvenir ému de cette période qui pourtant s'est mal terminée. 

28 janvier 2021

... une oasis ! (2)

" Nous avons besoin de vivre dans des petites oasis de vie et de fraternité. Notre avenir ce sont les petites compagnies de théâtre, les petites associations, les films avec des petits budgets, les petits bistrots, les petits restaurants, les petits chapiteaux, les petits commerces, les petites entreprises, les petites maisons, les petites voitures, les petites plages, les petits bateaux, les petits ilots entre le ciel et l'eau. Tout toujours accessible à tous. 
On peut très bien vouloir rester petit et avoir de très grandes ambitions. Ce sont, par exemple, les nouvelles petites structures agricoles qui vont nous permettre de nous protéger de la lente destruction de la planète que nous craignons tous. Le petit commerce au service de la qualité et non de la quantité. Il faut en finir avec les grands nombres, les grands chiffres, les grands calculs.

Nous ne sommes pas fait pour vivre comme des fourmis au service d'une seule tête grossièrement pensante. Nous sommes fait pour vivre dans des cercles restreints à taille humaine comme on dit. La fraternité vraie peut-être revigorante au sein des petits groupes.
La répartition des richesses devient une obligation absolue si nous ne voulons pas sombrer dans de nouvelles dictatures mais aussi la multiplicité des groupes, des idées, le changement continu, l'intermittence des compétences du pouvoir aux manettes. 



La pandémie nous ramène à notre solitude, elle nous fait ressentir vivement le manque de l'autre, des autres et nous fait entrevoir le danger de violence et de brutalité que représente les grands rassemblements, les grandes utopies, les grandes surfaces commerciales, les grands bénéfices, les grandes fortunes, les grandes institutions où les pouvoirs doivent obligatoirement assujettir, abrutir ou exploiter pour s'imposer. "

 Edgar MORIN