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6 août 2023

Dis papy, c'est quoi la Crise ?

Réédition 

Aujourd’hui, on ne parle plus de décroissance mais belle et bien de récession. Si pour beaucoup, la crise restait très théorique, elle nous frappera de plein fouet dans peu de temps. Nous ferons moins les malins.
Le modèle de société actuelle ne me plait pas, mais quand la crise, la vraie, sera là, nous le regretterons.
La crise, c’est l’argent du travail qui ne vaut plus rien. L’inflation, c’est le gars qui achète son pain avec une brouette de biftons. Les temps vont être durs pour presque tous mais seront invivables pour les plus petits. Je ne peux m’en réjouir. La crise n’est pas une bénédiction.
Et ne me parlez pas non plus de « remise à plat » … il est trop tard.

11 mars 2023

12 ans - Joyeux Fukuchimanniversaire


Travailler dans les centrales nucléaires est une expérience unique. Dans les centres de production nucléaire la vie d'un homme n'a pas beaucoup de valeur si on la compare au prix de l'énergie. Le monstre de béton et de ferraille réduit, ici, le travailleur à une fonction de " chair à neutrons ". Il ne lui est plus demandé de bien faire son boulot mais de le faire vite. La production est prioritaire. Ne pas le comprendre peut amener à faire n'importe quoi, le comprendre amène au burn-out mais quand il s'agit de faire fonctionner la machine, cela n'a aucune importance.

    

Le mieux est surement de fermer sa gueule, >> oui mais << ... !

2 septembre 2022

Lyon-Turin - Survivre ou exister ?

L’État protège ceux qui assèchent nos villages mais malmène ceux qui protègent l’eau. Alors faut-il mieux couler en beauté ou surnager sans grâce ?

Rendez-vous
ce dimanche 4 septembre 2022
pour un pique-nique géant
à
Villarodin-Bourget



1 septembre 2022

Villarodin - Le Bourget

La lutte n'est pas facile quand on connait les moyens dispendieux plus ou moins légaux (parfois très limites) que peut déployer l'état face aux citoyens. Même quand ces derniers luttent simplement pour que leurs foyers aient encore de l'eau au robinet.
La Maurienne
Terre ravagée par la TELT



Pendant que le gouvernement déclare que l’eau est un problème national et européen, qu’il faut la préserver, le préfet fait arrêter et mettre en garde à vue un protecteur de l’environnement qui se bat depuis des années pour sauvegarder ce bien essentiel à la vie !

Les travaux du Lyon-Turin ferroviaire siphonnent déjà près de 5 millions de m3 par an, et, à terme, si ce projet était réalisé ce serait de 60 à 125 millions de m3 par an que ce tunnel drainerait asséchant les eaux souterraines sans que la nature puisse les reconstituer. Par ailleurs, en infraction avec la loi sur l’eau, le tracé du futur tunnel traverse les zones de protection des captages d’eau potable violant ainsi les déclarations d’utilité publiques qui interdisent tout creusement dans ces périmètres.

C’est pourquoi depuis le 24 août 2022, un collectif de citoyens barre la route aux camions destinés à ce chantier destructeur des ressources hydrologiques de la Maurienne. Pacifiquement et avec détermination, ils tirent leur légitimité de l’article 2 de la Charte de l’Environnement qui stipule que « toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement ».

Ce 30 août, les forces de l’ordre sous l’œil du sous préfet ont sélectivement arraché du groupe et mis en garde à vue, Philippe Delhomme, coprésident de Vivre et Agir en Maurienne en dépit du fait que les décisions étaient assumées collectivement. C’est manu-militari que les autres manifestants ont été délogés de leur poste de blocage afin de laisser libre cours aux bétonneurs. 

L’État protège ceux qui assèchent nos massifs et malmène ceux qui protègent l’eau.

31 août 2022

Je ne suis pas Günther

En 1956, le philosophe juif Allemand Günther Anders eut cette réflexion très prémonitoire. Elle m'a été rapportée par ma copine, Céline, que je remercie vivement tant il résonne avec notre texte psychiatrists tried to kill phase3

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.

Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique le niveau et la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter.

Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste, que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif.
On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s'interroger, penser, réfléchir.


On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur (qu’il faudra entretenir) sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions matérielles nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est: un produit, un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité, son esprit critique est bon socialement. Ce qui risquerait de l’éveiller doit être combattu, ridiculisé, étouffé, (psychiatrisé, exécuté, assassiner*).

Toute doctrine remettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »« L’obsolescence de l’homme » (1956)


[ Note de phase3: Je me suis permis ajouter (psychiatrisé, exécuté, assassiner*)]

9 juillet 2022

Maurienne - Se faire baiser ou résister ?

Hier soir, nous étions à Fourneaux (73 Savoie) pour une réunion de plus avec Daniel Ibanez & Co au sujet du projet Lyon-Turin.  Il y avait même quelques députés. Depuis peu et pas trop vite,  la vallée de la Maurienne se réveille.


En plein nimbysme, quelques habitants de ces villages où le divorce n'a jamais été un problème puisque l'on reste quand même dans la même famille, commencent, presque honteusement, à exposer leurs interrogations et leurs inquiétudes face à ce projet pharaonique et stupide qui consisterait à percer la montagne de 2 X 57 kilomètres de galeries :
-  pertes des ressources hydriques,
-  pollution de l'air parce que les camions ne passent presque plus par le tunnel du Fréjus,
-  des terres agricoles,
-  émanation de Radon, gaz à effet de serre,  CO2 …
-  arnaque quasi mafieuse de la TELT aux populations,
-  désinformation … 

Les prises de parole ont été nombreuses et plus ou moins bien argumentées. Si on peut dire qu'ils ont mis le temps, leur terrible frilosité et leur récent retournement de veste est quand-même un peu pathétique. Ils se croyaient éternellement riches mais la TELT en a décidé autrement.

5 janvier 2022

La fin du soin en France

Le Professeur Stéphane Velut nous fait parvenir le lien vers son audition au sénat avec d'autres confrères. Leur état des lieux de l'hôpital et des soins en France en général est un très long réquisitoire éclairé mais effrayant. Comment allons nous nous faire soigner dans le futur ? Par qui ? Et Comment ?

24 décembre 2021

Les papas de mon cœur :

Mes parents ne me donnaient que peu de signes de reconnaissance ou de légitimité dans les choix que je faisais. Critique à toute mes initiatives, Maman parle encore d'élucubrations quand elle juge ma peinture ou n'importe quoi de ma production sauf peut-être et bizarrement, dans la discipline où je me juge le moins qualifié : la musique.   
Je veux penser quand même penser qu'à part de très rares exceptions, une maman fait toujours de son mieux avec ce qu'elle a pour ses rejetons même si, parfois, elle n'a pas grand chose !


Papa est mort quand j'avais l'âge de 29 ans. Lui n'en avait que 59 et, c'est con car il était à quelques brasses de la retraite. Evidement il m'a longtemps manqué comme quelque chose de coutumier peut manquer. Comme une drogue peut manquer. Puis, peu à peu,  j'ai appris à vivre sans lui. En lui parlant dans ma tête parfois, mais en n'écoutant pas son fantôme parce que son esprit mort ne s'est jamais manifesté. De son vivant, il n'était pas tellement présent dans le foyer. Il passait ses weekends sur son bateau, sur le lac où nous avons dispersé ses cendres à l'automne 1992. La semaine, il bricolait tous les soirs dans son check,  radio amateur et bidouilleur qu'il était, un petit local en soupente que nous appelions " l'estanco ".
Ce que je retiens de mon père c'est qu'il était blagueur et courageux (bien plus que moi). Je ne lui ai jamais dit que je l'aimais. J'aurais dû mais ce n'était pas le genre de mots que l'on disait dans la famille.  Ca aussi c'est con ! 
Aujourd'hui, à 2 doigts de vivre plus vieux que Papa, je me cherche des palliatifs à ce qui m'a toujours tellement manqué , de ce que de lui je n'ai pas hérité : la confiance en moi et des valeurs. 

Ma grande gueule et mon expertise en parrèsia, peuvent, je le sais, me faire paraitre prétentieux ou fou, mais je dois le dire : j'ai plaisir à  approcher ceux que je considère comme des éclaireurs car, comme eux,  je me moque bien maintenant d'être différent du groupe humain où je me trouve. 

 


Être un vilain petit canard, un mec bizarre, passer pour un idiot ou me faire censurer ne me fait plus peur.  Je suis vacciné !

12 décembre 2021

Le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.

J'ai passé plus ou moins 36 ans de ma vie à prendre des tonnes d'antipsychotiques, des régulateurs de l'humeur ou des anxiolytiques (où le mot médicament correspondait à sa version anglaise : Drugs) dont 30 à travailler dans le domaine de l'énergie nucléaire sans aucune reconnaissance de travailleur handicapé.
 Une question se pose alors : " Comment un schizophrène peut-il être lié et intégré au secret défense ? "

Travailler dans les centrales nucléaires est une expérience unique. Dans les CPN, la vie d’un homme n’a pas beaucoup de valeur si on la compare au prix de l’énergie. Le monstre de béton et de ferraille réduit, ici, le travailleur à une fonction de « chair à neutrons »  Aujourd'hui, il ne lui est plus demandé de bien faire son boulot mais de le faire vite. La production est prioritaire. Ne pas le comprendre peut amener à faire n’importe quoi, et le comprendre amène au burn-out. Mais quand il s’agit de faire fonctionner la machine, cela n’a aucune importance.


Responsable d'intervention pour la société Merlin-Gerin (devenue plus tard Schneider-Electric puis Rolls-Royce Civil Nuclear), j'ai vécu trois années à un rythme effréné, loin de chez moi et dans le milieu anxiogène, grandiose et hostile des réacteurs. Même si c’est illégal, je n’ai pas eu un jour de repos pendant cette période. Parcourant la France dans tous les sens avec ma petite voiture (une Renault 5 diesel), j’intervenais rapidement et le plus efficacement possible avec ou sans mes gars, larbins sous-traitants d'EDF que nous étions. Cumulant les kilomètres mais heureusement pour moi et contrairement à d'autres pas les doses de radiations. Je garde quand même un souvenir ému de cette période qui pourtant à failli s'achever de manière tragique.

C'était à Saint-Laurent-Des-Eaux, juste avant la Saint Sylvestre et le passage en 1990. Je me rappelle de cet épisode de ma vie comme si c'était hier. De l'arrestation ce matin de brouillard par les policiers qu'avait mandatés le préfet du Loiret, des mensonges me concernant qu'avaient extorqués ensuite les flics à ma copine de l'époque, Dominique,  et, pour finir, de la rudesse de la chambre d'isolement. 

Après un épisode en hôpital psychiatrique à la demande du préfet du Loiret (Hospitalisation sous contrainte),  j'ai essayé de reprendre mon métier de responsable d'interventions dans les centrales nucléaires mais, à cause des médicaments, je n'y suis pas arrivé.

Les années suivantes,  j'ai été reclassé dans des taches de moindre importance comme la réparation des sous-ensembles électroniques, leur contrôle et leur validation par l'application de différentes procédures de tests et d'essais. Les collègues étaient sympas et assez solidaires face à notre malveillante et mesquine hiérarchie. Notre n+1 était lui un petit roquet teigneux. Il y a d'ailleurs eu plusieurs suicides dans le service. 

Personnellement, de 1990 à 2007, répondant au doux surnom de " Malade mental ", j'ai dû subir encore plus que les autres, ce chef de service malveillant. Aidé par les RH, il cherchait à tous prix à me pousser à la faute pour me faire licencier en m'humiliant le plus possible.

Je le revois, par exemple, m'invectivant parce qu'il me fallait boire beaucoup d'eau à cause de mon traitement par sels de lithium. Il faut quand même dire que les locaux de notre antenne annexe à Poisat n'était pas climatisés et que l'été nous y relevions souvent des températures supérieures à 30°C.
    
Mais j'ai tenu, sans statut de handicap, en cachant les choses ou en les racontant à ma sauce, j'ai résisté. Ma femme m'a aussi énormément aidé. 

Quand ce chef de service nabot et tortionnaire est enfin parti à la retraite, son remplaçant  m'a donné une chance en me nommant contrôleur technique

Cette fonction était intéressante car par ma maitrise des différents équipements électroniques, parfois complexes et de leurs fonctions dans les réacteurs nucléaires, je prenais un rôle important en ce qui concerne la sureté et la pérennité de l'instrumentation des installations nucléaire  françaises et de quelques unes à l'export. 

Je sortais à nouveau de l'ombre mais pas non plus vraiment prêt à faire  des concessions vis à vis des failles du système ni a être le simple "cocheur de cases" nécessaire pour la validations d'un travail parfois douteux ou carrément non effectué. Même de mieux en mieux payé, je n'étais pas prêt à être au service du lobby nucléaire et de ses magouilles. Je refusais le rôle d'éventuel fusible que ma hiérarchie tentait peu à peu de me faire tenir quand je devait signer des suivis d'opérations plus que douteux. Pas question dans mon éthique d'être un signataire bidon de plus sur un plan qualité de complaisance. D'être un pantin sans foi ni loi comme le sont beaucoup d'arrivistes de cette filière.

Alors sont venus les interrogations et les scrupules - un autre conflit de loyauté - vis à vis de moi-même (de mon métier) et des générations futures (mes valeurs). Une autre " schizophrénie ".
 
Début 2015, il y avait longtemps que je ne trouvais plus de motivation pour aller travailler tous les matins et ce fut de pire en pire. Les dernières années de boulot, tellement il était devenu ennuyeux et monotone, furent extrêmement douloureuses pour, au final, déboucher sur un ultime burn-out. décompensatoire.

Début 2017, me voyant incapable de reprendre mon job, mon toujours psychiatre Philippe Séchier, me proposa un statut d'invalidité. Comme la pension représentait la moitié de mon salaire et qu'elle était complétée par une rente (assurance) j'ai  accepté (LOL !).

Sans avoir le souci du travail, une nouvelle vie commence pour moi et si la " psychose atomique " réémergeait je me soignerai. Je suis armé pour maintenant.

19 novembre 2021

Vers quel horizon ?

Se projeter dans le futur. Imaginer le monde de demain. Offrir une chance à l'avenir  Imaginer quelque chose de joli, quelque chose qui fait envie. 

C'est compliqué de sortir du millénarisme collapsogène.

17 septembre 2021

Le message de Scobie

Scobie Ryder est un ami de longue date. Old fellow, old follower qui un jour, par sa phrase " Star un jour, star toujours " et une discussion dans mon anglais approximatif, m'a donné la force de renaître, de ne pas lâcher le morceau et même de repartir dans une vie éclairée par la création artistique. Si notre regard sur le monde est assez similaire, Scobie, lui, a la classe internationale. 

12 septembre 2021

L'iphone est il visionnaire ?

Les algorithmes tendent à nous emmener dans une sphère assez banale voire simpliste, vers ce que certains appellent " ​la ​Normalité". Cette normalité est en fait la voie royale du consumérisme.
Ceux qui ne se disent pas fous mais qui se pensent beau​x​ mec​s​ ou belle​s​ nanas,​ avec une belle voiture, un agréable parfum et un compte en banque confortable​ s​ont en fait de jolis pions à qui l'on vend à peu prêt n'importe quoi. Pour les autres, c'est pire: Ils sont les parias, les exclus.
Nos Maîtres sont experts dans la gestion des algorithmes, des influences, des tendances, ou de la mode.


L'Obscurantisme est le meilleur moyen de gouvernance qui n’ait jamais été imaginé. Il consiste à plonger le cerveau humain dans un état spécial, dans une sorte de stupeur ou d’atrophie. Tout ce qui est susceptible d’ouvrir les yeux de l’individu, tout ce qui lui permettrait de revendiquer son droit à l’existence devient inconvenant. L’obscurantisme ne se borne pas à laisser en friche l’intelligence humaine, il cherche à l’asservir. Il prétend que le peuple n’a pas besoin d’éducation et qu’il n’est pas nécessaire de s’instruire pour exister: « On peut être un parfait cultivateur sans connaître un mot d’histoire ou de géographie. Pour être tapissier, métallurgiste ou maçon, l’étude de la littérature et des sciences naturelles est loin d’être indispensable ... ». 
Ce sont avec de tels arguments que, pendant des siècles, les hommes ont été cantonnés dans leur médiocrité, sans pouvoir s’affranchir d'aucun fardeau.
Qui peut dire l’étendue de ce gaspillage de forces intellectuelles, sacrifiées férocement, à l’intérêt mal compris des quelques parasites dominants ?
C'est toujours en abêtissant les peuples que nos classes dirigeantes cherchent à consolider leurs privilèges. Le discours consensuel général, cette sorte de pensée unique, commune à presque toutes les classes politiques mondiales, affirment que notre bonheur doit impérativement passer par plus de croissance, plus de productivité, plus de pouvoir d’achat, plus de consommation.
Celui qui croit à la nécessité et à la bienfaisance du consumérisme ne songera certainement pas à briser ses chaînes. Il sera plus facile à gouverner que l’asservi qui ronge impatiemment son frein en haïssant l’iniquité et la tyrannie dont il est victime, prêt à se révolter dès que se créera une opportunité.
L’altruisme devrait prendre le pas sur l’égoïsme, la coopération sur la compétition, les loisirs sur l’obsession du travail, l’importance de la vie sociale sur la consommation illimitée et égoïste, le goût pour un travail soigné sur l’efficience productiviste, le durable et le raisonnable sur l’esbroufe et la frime, pourtant nos envies et nos valeurs sont devenues systémiques. Elles sont suscitées et stimulées par le système et, en retour, elles contribuent à le renforcer. Rajoutons à cela la facilités d'obtention des crédits et les difficultés qu'ils entraînent une fois le doigt mis dans le pot de confiture, la crainte du lendemain, et nous comprendrons pourquoi l’obscurantisme est le fondement même de la résignation. Le libéralisme et ses compromissions ne modifient pas le statut de l’individu autrement que financièrement. La projection capitalistique ne se faisant que dans le court terme, l’impossibilité d’élaborer un vrai modèle de société nous envoie directement dans le mur.

2 avril 2021

Ce monde parfait !

Réédition augmentée du 23 novembre 2016

« Il faut mettre la société au service de l'école et non pas l’école au service de la société » disait Gaston BACHELARD. Pourtant, aujourd'hui, l’école nuit au développement personnel des enfants. Elle prône, de plus en plus tôt, une mise en phase avec un model unique, vise l’optimisation de la performance et laisse de moins en moins de place pour la réflexion, le sentiment et l'expression.


Formater les enfants pour en faire de bons conso-acteurs et appeler cela l’ « intégration sociale » est une supercherie: Le moule scolaire interdit toute dérive idéologique autre que celle qui prône l’ultralibéralisme à tout crin et la consommation de masse.



L'Histoire, la Philosophie, les Arts ou la Littérature ne seront bientôt plus dispensés dans les écoles car ces matières peuvent éveiller la curiosité des plus jeunes et risquent, par la suite, d'en faire de vilains réfractaires.

La différence, cette source d'inspiration et de créativité, pourtant tellement vitale pour changer ce monde en pleine déliquescence, n'est plus admise.

Les restrictions imposées aux enfants font parfois penser que l'autisme serait une réponse presque reptilienne du tout petit face à l'agression sauvage dont il est victime. Avec son classique repli vers un monde personnel meilleur, l'autisme serait, alors, le premier refuge de la conscience naissante.
Accepter ou pas un monde qui place l'argent, le pouvoir et la violence comme les plus belles des valeurs est une option de vie que l'on devrait pouvoir mûrir librement. Ce choix est pourtant interdit et est même répréhensible. Les programmes de l'Education Nationale sont obligatoires jusqu'à l'âge de 16 ans . Ne pas y adhérer est un pari dangereux où le jeune adulte insoumis risque de se voir renvoyé sur le banc de touches de manière violente et rapide.




La loi et la justice protègent la société contre ceux qui ne se conforment pas aux règles imposées par les plus puissants. La sanction la plus courante demeure l'emprisonnement mais, de tout l’arsenal juridique, les soins psychiatriques sans consentement et plus particulièrement l’hospitalisation d’office (appelée aujourd’hui « soins psychiatriques sur décision d'un représentant de l'état ») sont les plus abjects. Sous prétexte d'une déviance, ils répondent, à l’avance, et souvent arbitrairement, à une éventuelle mise en danger du système par ceux qui pourtant le constitue et pourraient même le faire évoluer demain.

« Sur le fondement d'un certificat médical circonstancié émanant d'un psychiatre, le préfet prononce par arrêté l'admission en soins psychiatriques d'une personne dont les troubles mentaux nécessitent des soins, compromettent la sûreté des personnes ou portent gravement atteinte à l'ordre public », ainsi, sans qu’aucun reproche ne puisse lui être fait, hormis celui de ne pas penser « comme il faut », les psychiatres, souvent avec l’aide de la police, se chargent du sale boulot et de la « reconduite dans le droit chemin » et de faire ré adhérer le déviant au modèle. La psychiatrie est le bras séculier des lobbies et des politicards. Elle incarcère et reprogramme les plus rebelles d'entre nous sous prétexte, qu’un jour, ils pourraient être dangereux. 

Quand le dispositif psychiatrique se referme, nous comprenons que nous venons de nous faire prendre et que notre calvaire durera jusqu’à la mort. Notre vie sera différente de celle que nous projetions et notre destin sera bouleversé. 

Plus nous nous agiterons, plus nous protesterons, plus nous tenterons de nous justifier, plus violente sera notre souffrance. 

De la contention aux neuroleptiques, l’arsenal barbare de la psychiatrie est vaste et puissant.
Les plus rétifs, mutilés par l'ablation d'un bout du cerveau, seront définitivement transformés en de dociles légumes. Malgré toutes les croyances, la lobotomie est toujours pratiquée. La recommandation 1235 de 1994, relative à la psychiatrie et aux droits de l’homme (Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe) l'évoque et stipule d'ailleurs qu’elle, et la thérapie par électrochocs, peuvent être pratiquées « si le consentement éclairé a été donné par écrit par le patient lui-même ou par une personne choisie par le patient pour le représenter, un conseiller ou un curateur et si la décision a été confirmée par un comité restreint non composé uniquement d'experts psychiatriques ». 




Il faut quelques fractions de secondes et un verre d’eau (ou le temps d'une injection) pour commencer un traitement par neuroleptiques, mais, après, il sera pratiquement impossible de l'arrêter.

La rechute inévitable qu’entraînerait l'arrêt du traitement est l'une des nombreuses épées de Damoclès brandies par le personnel des hôpitaux psychiatriques. L'est aussi celui de l'instauration d’un état de pathologie chronique. Ainsi effrayé, le patient ne pourra qu'adhérer au programme de soins. Comme révélée, il y déjà longtemps, par Henri LABORIT ou Stanley MILGRAM, parler de « neuro-plasticité provoquée » pour créer la soumission n’est pas aberrant. 

La perte de confiance en soi provoquée par l'autoritarisme abusif des personnels de santé trouve ses fondements dans la peur, la menace et l’infantilisation avec tout un contingent de phrases et de gestes qui seraient presque anodins dans un autre contexte. 

La chambre d'isolement est une brimade courante. 

La contention fait qu'à cause du manque de personnel, le patient peut se retrouver sanglé sur un lit pendant plusieurs semaines. On lui mettra une couche culotte et on lui injectera un produit anticoagulant chaque jour. 
La description d'un futur, de toute façon pourri, peut aussi conduire certains patients au suicide. Les psychiatres, bien sûr, diront, alors, que c'est à cause de la dépression liée à la maladie. 

Dans la société, le lien social n'existe plus. Les rapports y sont de plus en plus superficiels et les contraintes de plus en plus fortes mais c'est bien pire dans les institutions. Il y a tellement de misère humaine et de maltraitance dans les hôpitaux psychiatriques que peu arriveront a y supporter un séjour. Le dictât des autorités est tellement lourd qu'il ne peut être qu'abusif et illégitime. 

Soit tu adhères à cette société, soit, comme tu ne peux pas la quitter, la psychiatrie t’en éliminera, sans aucune concession ni le moindre regret.

20 mars 2021

Échanges avec le Professeur Stéphane Velut

Stéphane Velut est un neurochirurgien et écrivain français. 
Avec la Chimère citoyenne, nous organisions une petite discussion  au sujet de "L'hôpital, une nouvelle industrie – Le langage comme symptôme", Paris, Éditions Gallimard, coll. « Tracts » (2000).
 

28 janvier 2021

... une oasis ! (2)

" Nous avons besoin de vivre dans des petites oasis de vie et de fraternité. Notre avenir ce sont les petites compagnies de théâtre, les petites associations, les films avec des petits budgets, les petits bistrots, les petits restaurants, les petits chapiteaux, les petits commerces, les petites entreprises, les petites maisons, les petites voitures, les petites plages, les petits bateaux, les petits ilots entre le ciel et l'eau. Tout toujours accessible à tous. 
On peut très bien vouloir rester petit et avoir de très grandes ambitions. Ce sont, par exemple, les nouvelles petites structures agricoles qui vont nous permettre de nous protéger de la lente destruction de la planète que nous craignons tous. Le petit commerce au service de la qualité et non de la quantité. Il faut en finir avec les grands nombres, les grands chiffres, les grands calculs.

Nous ne sommes pas fait pour vivre comme des fourmis au service d'une seule tête grossièrement pensante. Nous sommes fait pour vivre dans des cercles restreints à taille humaine comme on dit. La fraternité vraie peut-être revigorante au sein des petits groupes.
La répartition des richesses devient une obligation absolue si nous ne voulons pas sombrer dans de nouvelles dictatures mais aussi la multiplicité des groupes, des idées, le changement continu, l'intermittence des compétences du pouvoir aux manettes. 



La pandémie nous ramène à notre solitude, elle nous fait ressentir vivement le manque de l'autre, des autres et nous fait entrevoir le danger de violence et de brutalité que représente les grands rassemblements, les grandes utopies, les grandes surfaces commerciales, les grands bénéfices, les grandes fortunes, les grandes institutions où les pouvoirs doivent obligatoirement assujettir, abrutir ou exploiter pour s'imposer. "

 Edgar MORIN


22 janvier 2019

Couper la tête du roi ... en voila une belle idée !

***** Redif d'août 2008 ****
Gil est jaune
Vouloir tout foutre en l’air est un peu trop radical à mon gout. La destruction matérielle, si elle vient de quelques individus, n’est pas une solution crédible. Ses enfants capricieux, la société les mâte vite et ils finissent en prison ou en hôpital psychiatrique, oubliés de tous.


Les émeutes sont le dernier recours et sont toujours réprimées par l’autorité au pouvoir. Elles n’ont pas l’adhésion du plus grand nombre, non plus.
Crois-moi, la violence physique est moins forte que les mots !

La vraie révolution est d’abord dans la tête.

Faire évoluer les mentalités par la réflexion et pas par la force.
Si le combat est dans le mouvement, il doit être celui de la mutation des idées.
Certaines choses doivent rentrer dans les mentalités et la seule façon de le faire, est de les colporter, par tous les moyens, à la conscience collective.

Je ne sais pas, tu parlais de violence …
De toute façon la grève est toujours un sacrifice et si on laisse faire ce gouvernement, on sera bientôt tous à la rue. Comme tu le dis, le système est organisé pour que toute rébellion soit presque impossible à cause de notre taux d’endettement. Mais il n’y a pas un huissier par français.


Je te le répète l’action passera d'abord par le verbe.
Il faut que nous colportions la parole pour faire sortir les gens de la pensée unique véhiculée par les médias, eux même manœuvrés par le pouvoir en place.

Aujourd’hui, sous prétexte de verni démocratique et de respect des autres, plus personne ne fait rien ...

8 janvier 2019

Gilets jaunes

Certains, restés sur la touche de l'histoire et de la compréhension des choses, se gargarisent encore de l'idée du Grand Soir, sur un rond point sordide, habillés de plastique jaune, à regarder passer notre pire création ... J'ai de la sympathie pour eux, et, encore plus, de la compassion à voir leurs illusions comme j'ai pu perdre les miennes. Il est tard mes amis, bien trop tard ! La Terre est détruite. La société des hommes aussi. L'une à l'image de l'autre dans le "Chaos de l'harmonie" !
La schizophrénie.


Laissons faire le destin, sans rien en vouloir, ne nous opposons pas à l'arrivée de la grande régénération. Il faut que ce qui coule de source regagne l'océan, que ce qui tombe du ciel abreuve les forêts, que les hommes saignent et que les hommes meurent, que tout rouille, tout soit dissout pour que les souffrances cessent et que la vie revienne.



 - Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists: par là nous connaissons que c'est la dernière heure. »— (I Jean 2:18, LS)2:18.

22 octobre 2018

Collapsologie

Pendant mes 30 ans de travail dans le nucléaire civil, j'ai vu les compétences techniques de mes pairs s’effondrer si sûrement qu'aujourd'hui je peux affirmer que plus personne ne comprend comment fonctionnent ces dragons modernes aussi mystérieux qu'effrayants que sont les réacteurs.

Le matériel exploité dans les centrales nucléaires est si vieux que les réparations deviennent de plus en plus difficiles à effectuer sans quelques emplâtres plus ou moins fiables. 

Depuis mars 2011 et la catastrophe de Fukushima, je sais que notre civilisation court à sa perte. Cela a créé chez moi un tel état de sidération que, depuis, je n'avais pu reprendre le travail qu'à reculons et finalement préférer me faire licencier quand mon chef de service chez Rolls Royce Civil Nuclear m'a demandé de ne plus faire de sûreté mais simplement du chiffre d’affaires. 

De fils en aiguille, j'ai affûté ma vision sur la production d'énergie puis sur l'écologie.

Samedi 13 octobre 2018, je participais à la marche pour le climat puis, le lendemain, à la " F(aî)te de l'écologie " à Grenoble. 






La Collapsologie est l’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder.