29 octobre 2019

La mort du nucléaire français


J'ai passé 30 ans de ma vie à travailler dans le nucléaire civil.

 Après 3 premières années de gloire comme chef de chantier dans les centrales et un premier burn-out sur le site de Saint-Laurent-Des-Eaux m'ayant conduit en hôpital psychiatrique à la demande du préfet du Loiret (HO), j'ai été reclassé dans des travaux de réparation de moindre importance et  bien moins bien payés.

17 ans plus tard, après de grands efforts et malgré une santé devenue vacillante,  j'ai été nommé contrôleur technique. Devenu " cocheur de cases " et " rafistoleur de malfaçons ", j'observais les compétences techniques de mes pairs s’effondrer de manière alarmante. Les plus anciens partaient à la retraite sans demander leur reste, les plus jeunes étaient mal formés et les autres étaient englués sous la paperasserie de protocoles devenus monstrueux.

Les plus incompétents étaient les seuls promus car le directoire savait qu’eux ne feraient pas de vagues.  

Au mépris de la sureté nucléaire, il n'y avait plus qu'un seul mantras,  une seule litanie :  " faire du fric ".  Me sont alors venus les interrogations et les scrupules vis à vis de mon métier ainsi salopé.

Quand j'ai tenté d'alerter ma hiérarchie (ou même certains grands chefs) sur la baisse des compétences et la dégradation du savoir-faire, ils ont ressorti mon passé psychiatrique et m'ont rendu la vie de plus en plus difficile en me chargeant de toutes sortes de travaux supplémentaires comme la rédaction d'articles pour le journal interne ou la mise en place du protocole 5S de mon service.  

La mauvaise qualité du travail que je devais ensuite contrôler dans l'atelier de réparations impliquait aussi une surcharge de mon activité car je me faisais un point d'honneur à avoir un indicateur de retour clients égal à zéro et je reprenais souvent moi-même le travail mal fait. 
On me demandait d'être rapide et peu regardant sur la qualité de mes contrôles mais j'étais tout le contraire. 

Toutes les conditions étaient alors réunies pour mon ultime burn-out. C'était il y a 2 ans.

Aujourd'hui,  je suis heureux d'avoir quitté ce grand barnum et que les évènements me donnent enfin raison.

5 octobre 2019

Micro-Expo / n°12 - FINITUDE


La finitude qualifie, dans le langage courant, ce qui est fini, le caractère de toute chose qui possède une limite au moins sous un certain rapport. Pour l'être humain, dont l'existence est limitée par la mort, la finitude s'entend principalement, mais pas seulement, par rapport au temps : c'est donc un trait, voire une définition, de sa condition essentiellement mortelle. Mais la finitude concerne également les limitations de nos facultés, et, en particulier, de notre faculté de connaître (par les sens et par l'entendement).
Le courant humaniste, qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain et sa capacité d'auto-détermination va avoir à résoudre le paradoxe que lui impose la prise en compte de la finitude concrète des capacités humaines.
Considérée sous le rapport de la fragilité de notre condition, éphémère et changeante, à notre opacité, la finitude s'oppose à l'immuable ainsi qu'à la transparence.