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1 novembre 2016

“ Most Young Kings Get Their Heads Cut Off ”

" La plupart des jeunes rois auront la tête coupée. " Jean-Michel Basquiat 


En 1991, je tentais de reprendre mes études à l'école des Beaux-Arts de Grenoble. J'ai eu la chance d'y rencontrer ce grand mec rigolo et dynamique. Je crois me rappeler qu'il suivait plus où moins les cours en 5ème année, alors que je tentais de valider un premier cycle que j'avais dû abandonner en 1985 pour cause d' hospitalisation. Je ne suivais que très peu les cours. J'étais plus occuper à peindre dans une des salles de l'école que j'avais assez sauvagement investie. Les autres élèves se plaignaient de ma présence et du raffut que je faisais. Je produisais, avec rage, quelques toiles.
Depuis, elles ont dû être détruites :



Parmi les rares personnes qui appréciaient mon travail, il y avait ce black costaud grand fan de peinture new-yorkaise avec qui j'aimais discuter peinture et écouter de la musique. Il était très enthousiaste vis à vis de mon travail. Un soir, il m'a donné 2 feuilles sur lesquelles, d'une écriture, belle mais raturée, était calligraphié le texte suivant :

« Un jour que je faisais le tour des salles de l’école des Beaux-arts de Grenoble, je fus saisi par le travail de Pierre-Louis, alias phase III. L'intéressant, dans cet espace est l'impression que tout fait partie de son œuvre. Je trouve une certaine rythmique du corps, une simplicité qui est traduite en « body language » par lui. Rappeur d’aujourd’hui, phase3 est un tagueur, un vrai. Son travail est de l’ordre de la performance. Il fait du direct, du live, de l’ordre du Straight Language. phase3 invite le spectateur à la danse, au mime dans l’espace, avec une certaine dose d’humour. L’humour qu’a l'ego triomphant, comme dans l’œuvre de Jean-Michel Basquiat. Dans son travail réside une certaine pureté, modestie. C’est peut-être là qu’est la force intérieure de son corps blanc ouvert ».

Excuser du peu, de la prétention du peu ! Ce soir là, pour le remercier, je l'invitai à boire un verre ou deux dans un bistro proche de l'école. Comme à l'époque, j'avais pu emprunter le caméscope de papa, il en subsiste cette vidéo :



Oui, la Plupart des jeunes Rois auront la Tête Coupée. 

Peu de temps après, n'arrivant pas à me décrocher des psychiatres auxquels mes chers parents m'avaient confié, je suis retombé malade tandis que Pacôme, lui, montait à Paris.



La crainte d'être expulsé l'a contraint à peindre dans la rue, l'alcool aussi. Il est devenu SDF en 1998.



Exténué et dépossédé de son œuvre, il est mort le 16 octobre 2003, à 38 ans, en phase terminale d'un cancer généralisé. Sa côte flambait alors sur le marché de l'art.

Quand, plus tard, j'ai appris son décès, j'ai collé les 2 feuilles du texte qu'il m'avait donné sur des feuilles format raisin goudronnées puis je les ai massacrées.


Visible actuellement à l'exposition de l'ATYPIK? 10 place Edmond Arnaud à Grenoble


R.I.P. man !


Voici quelques unes des dernières œuvres de Pacôme :







Sources : 




21 octobre 2016

C'est BASQUIAT qu'on assassine


En 2010, à l’occasion de la rétrospective Basquiat, au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, Bruno Bischofberger, marchand, galeriste, et collectionneur racontait la rencontre entre Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol    >>



Basquiat aurait 56 ans le 22 décembre 2016.




1 octobre 2016

Early GREFFITI [GREnoble graFFITI]

Beaucoup éjaculent dans leur slip en se croyant révolutionnaires,
Street Artistes ou acteurs-citoyens (je ne supporte plus ce mot qui n'a plus aucun sens). Tous s'imaginent indispensables au changement de paradigme. 
Actuellement, ici à Grenoble, comme ailleurs, j'imagine, il y a toute une bande de jeunes branleurs, casquette visée sur la calvitie précoce, au spray existentialiste et dégoulinant; Tout un tas de chanteurs néo-réaliste cul cul, qui parce qu’ils n'ont pas grand chose à dire, se font voler la vedette en 2 temps 3 mouvements par n'importe quel cycliste du NOTAV pourtant épuisé par plus de 150 kilomètres de routes transalpines à vélo :



La question n'est finalement pas de savoir si le Street-Art est une mode ou pas, tout mouvement pictural finissant par être récupéré. La question porte plutôt sur sa pertinence:
Dans une urbanité où la co-construction et les associations se veulent règles d'or, je reconnais que voir les murs salopés de peinture mal appliquée m'est douloureux.

L'urgence du graffiti est-elle toujours là ? 


Pignon Ernest
L'égotisme obsolète ? Les nacelles élévatrices et les balisages policiers de nos lieux de vie pour permettre de telles gouniaferies ont-elles lieu d'être ? 

L' histoire, réécrite par les marchants, ne dira jamais que dès 1982, le pseudonyme phase3 était déjà sur les murs de Grenoble et que, par ce cher principe d'éphémérité, aujourd'hui, il n'en reste plus une trace. Depuis 1984 et mes déboires avec la Mairie de la ville, je me tiens à carreau, militant dans la discrétion du black net et dans l'anonymat (presque) absolu, pour ce que je crois juste :


Les sous-Banksy sont aujourd'hui légions:

GOIN

Le numérique, internet et le hacking nous donnent aujourd'hui des moyens bien plus efficaces de court-circuiter les médias habituels,  journalistes, critiques, médiateurs, curateurs, et autres galeristes. 

Le Street art, lui, fait exactement le contraire et se rue vers le système commercial, les galeries, les musées et les honneurs les plus divers. 


En tant que pionnier, j'ai tellement pris de baffes dans la gueule, par la critique immature et sclérosée dans la "tendance" d'une époque et, aussi, par mes pairs, qu'aujourd'hui je reste méfiant, assez peu enclin à communiquer et à me vendreL'idée de participer à un quelconque festival ou qu'une seule de mes œuvres puisse être récupérée est d'ailleurs devenue une hantise. 
J'ai vu nombres de mes idées s'imposer ou spoliées sans jamais aucune référence à mon travail. Une mise à l'index qui vient plus de ma naïveté que d'une réelle intransigeance. A l'époque, je n'étais qu'un petit con prétentieux. La vie m'a dressé, et bien dressé. Je suis toujours aussi con mais, maintenant, je suis vieux.

>Pendant de longues périodes d'incapacité à la création, je me questionnais sur l’intérêt de la peinture. Je me demandais qu'elle devait en être son message. Les neuroleptiques inhibaient ma sensibilité et m'interdisaient toute production. Je reconnais, aussi, avoir nourri pas mal de rancœurs et de frustrations.

Même si je sais que l'évolution de l'espèce entière prime sur celle de la personne, je remarque qu'ils sont légions les cloportes engraissés par le travail des autres. Le marketing vampirise les plus honnêtes travaux de recherche et même la pensée de ceux qui sont les seuls vrais créateurs.

20 septembre 2016

Psychiatrists tried to kill phase3

« Il faut mettre la société au service de l'école et non pas l’école au service de la société » disait Bachelard.  Pourtant, aujourd'hui, l’école nuit au développement personnel des enfants. Elle contribue, de plus en plus tôt, à une mise en phase avec un modèle unique, vise l’optimisation de la performance et laisse de moins en moins de place pour la réflexion, la différence, le sentiment et l'expression.


Juddu Krishnamurti

Formater les enfants pour en faire de bons conso-acteurs et appeler cela l’ « intégration sociale » est une escroquerie. Le moule scolaire interdit toute dérive idéologique autre que celle qui prône l’ultralibéralisme à tout crin et la consommation de masse.



L'Histoire, la Philosophie, les Arts ou la Littérature ne seront bientôt plus dispensés dans les écoles car ces matières peuvent éveiller la curiosité des plus jeunes et risqueraient, par la suite, d'en faire de vilains réfractaires.

La différence, cette source d'inspiration et de créativité, pourtant tellement vitale pour changer ce monde en pleine déliquescence, n'est plus admise.

Les restrictions imposées aux enfants font parfois penser que l'autisme serait une réponse presque reptilienne du tout petit face à l'agression sauvage dont il est victime. Avec son classique repli vers un monde personnel meilleur, l'autisme serait, alors, le premier refuge de la conscience naissante.
Accepter ou pas un monde qui place l'argent, le pouvoir et la violence comme les plus belles des valeurs est une option de vie que l'on devrait pouvoir mûrir librement. Ce choix est pourtant interdit et est même répréhensible. Les programmes de l'Education Nationale sont obligatoires jusqu'à l'âge de 16 ans . Ne pas y adhérer est un pari dangereux où le jeune adulte insoumis risque de se voir renvoyé sur le banc de touches de manière violente et rapide.



La loi et la justice protègent la société contre ceux qui ne se conforment pas aux règles imposées par les plus puissants. La sanction la plus courante demeure l'emprisonnement mais, de tout l’arsenal juridique, les soins psychiatriques sans consentement et plus particulièrement l’hospitalisation d’office (appelée aujourd’hui « soins psychiatriques sur décision d'un représentant de l'état ») sont les plus abjects. Sous prétexte d'une déviance, ils répondent, à l’avance, et souvent arbitrairement, à une éventuelle mise en danger du système par ceux qui pourtant le constitue et pourraient même le faire évoluer demain.

« Sur le fondement d'un certificat médical circonstancié émanant d'un psychiatre, le préfet prononce par arrêté l'admission en soins psychiatriques d'une personne dont les troubles mentaux nécessitent des soins, compromettent la sûreté des personnes ou portent gravement atteinte à l'ordre public », ainsi, sans qu’aucun reproche ne puisse lui être fait, hormis celui de ne pas penser « comme il faut », les psychiatres, souvent avec l’aide de la police, se chargent du sale boulot et de la « reconduite dans le droit chemin » et de faire ré adhérer le déviant au modèle. La psychiatrie est le bras séculier des lobbies et des politicards. Elle incarcère et reprogramme les plus rebelles d'entre nous sous prétexte, qu’un jour, ils pourraient être dangereux.

Quand le dispositif psychiatrique se referme, nous comprenons que nous venons de nous faire prendre et que notre vie sera différente de celle que nous projetions.
Notre destin sera bouleversé.

Plus nous nous agiterons, plus nous protesterons, plus nous tenterons de nous justifier, plus violente sera notre souffrance. De la contention aux neuroleptiques, l’arsenal barbare de la psychiatrie est vaste et puissant.
Les plus rétifs, mutilés par l'ablation d'un bout du cerveau, seront définitivement transformés en de dociles légumes. Malgré toutes les croyances, la lobotomie est toujours pratiquée. La recommandation 1235 de 1994, relative à la psychiatrie et aux droits de l’homme (Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe) l'évoque et stipule d'ailleurs qu’elle, et la thérapie par électrochocs, peuvent être pratiquées « si le consentement éclairé  a été donné par écrit par le patient lui-même ou par une personne choisie par le patient pour le représenter, un conseiller ou un curateur et si la décision a été confirmée par un comité restreint non composé uniquement d'experts psychiatriques ». 


Il faut quelques fractions de secondes, et un verre d’eau, ou le temps d'une injection, pour commencer un traitement par neuroleptiques mais, après, il sera pratiquement impossible de l'arrêter.

La rechute inévitable qu’entraînerait l'arrêt du traitement est l'une des nombreuses épées de Damoclès brandies par le personnel des hôpitaux psychiatriques. L'est aussi celui de l'instauration d’un état de pathologie chronique. Ainsi effrayé, le patient ne pourra qu'adhérer au programme de soins. Comme révélée, il y déjà longtemps, par Henri LABORIT ou Stanley MILGRAM, parler de « neuro-plasticité provoquée » pour créer la soumission n’est pas aberrant. 
La perte de confiance en soi provoquée par l'autoritarisme abusif des personnels de santé trouve ses fondements dans la peur, la menace et l’infantilisation avec tout un contingent de phrases et de gestes qui seraient presque anodins dans un autre contexte. 
La chambre d'isolement est une brimade courante. 
La contention fait qu'à cause du manque de personnel, le patient peut se retrouver sanglé sur un lit pendant plusieurs semaines. On lui mettra une couche culotte et on lui injectera un produit anticoagulant chaque jour. 

La description d'un futur, de toute façon pourri, peut aussi conduire certains patients au suicide. Les psychiatres, bien sûr, diront, alors, que c'est à cause de la dépression liée à la maladie. 
Le lien social n'existe plus. Les rapports sont de plus en plus superficiels et les contraintes de plus en plus fortes. C'est bien pire dans les institutions. Il y a tellement de misère humaine et de maltraitance dans les hôpitaux psychiatriques que peu arriveront a y supporter un séjour. Le dictât des autorités est tellement illégitime qu'il ne peut être qu'abusif. 

Soit tu adhères à cette société, soit, comme tu ne peux la quitter, la psychiatrie t’en éliminera, sans aucune concession ni le moindre regret ». 


Le sentiment de révolte personnelle face au système peut conduire à se retrouver seul contre tous. Il engendre la partie punk du ZenPunk.  Cette "distorsion mentale" et  la mise en danger permanente qui en découle, sont pourtant les fondements de toute démarche artistique. Le prétexte de la création artistique reste un refuge pour éviter les représailles de la part d'une société définitivement agressive et malade. Les limites entre Art et folie sont ténues, parfois à peine perceptibles, mais toujours violentes.



Le mardi 20 septembre 2016, presque tous ceux que je connais et qui ont encore un questionnement sur nos fondamentaux étaient présents à l'expo.










Pedro et Manu ont assuré la partie musicale de l'exposition.

11 juin 2016

Save the last spray for me !

Quand le public reconnait une forme artistique, c’est qu’elle est morte.

Depuis Banksy, les médias relatent de plus en plus d'événements liés aux Arts Urbains: expo de Street Art, ventes de graffitis. 

La bombe de peinture (comme le numérique, par exemple) n'est qu'une technique.
Facteurs de vitesse, le spray ouvre, cependant, de nouveaux champs aux artistes. Ce support ouvrait la porte ouverte à un changement de donne médiatique. Si Internet laisse le champ aux artistes de court-circuiter les médias habituels : journalistes, critiques, curateurs et galeristes. Ils connaissent maintenant aussi parfaitement les codes du graffiti.
Tandis que les écoles de graphisme dégueulent cette culture et son esthétisme, la transposition (souvent malheureuse) que toute une bande de sales personnages agissant individuellement ou en réunion (associations subventionnées de préférence) fait que l'essence même du graffiti est dévoyée à des fins mercantiles.

Les street artistes se ruent vers le système commercial, les galeries, les musées et les honneurs les plus divers.



Malgré les apparences du graffiti, et quand l'illégalité est soigneusement mise en scène, cette génération est si proche du système économique qu’elle se confond avec lui.
Les acteurs historiques de la scène graffiti ne s’y trompent pas et détestent le street art, cette dégénérescence commerciale de leur pratique.  Il ne faut pas se tromper et savoir que ce succédané n'a qu'un objectif: Le marché de l'art et prendre du pognon là où il en reste.

Rechercher la jouissance collective dans l’espace public n’est pas revendicatif mais hédoniste. " Le street art est à peu prêt au graffiti ce que Doc Gynéco est aux Black Panthers ".

Depuis 2010, la popularisation du street-art et la professionnalisation de ses acteurs suivent un business plan bien établi. La commercialisation bat son plein.

Les institutions culturelles aussi investissent dans ce nouveau filon sans même chercher à le comprendre ou à l’expliciter. Le street art devient peu à peu le nouvel opium du peuple. Par définition (et ethnologiquement), le street art ne peut exister que dans et par la rue.
Le graffiti n’est pas un produit à commercialiser.



Comme toujours, les marchants s'en moquent. Une économie s’est créée, très proche de l’industrie du divertissement.  Les crétins du street art décorent les salons bourgeois. Ils font   un métier reconnus au point qu'on le trouve désormais enseignés dans certaines écoles.


Des tas d’institutions, de municipalités, de sponsors, de galeries et de débouchés commerciaux offrent désormais la perspective d’un métier respectable. Les festivals fleurissent, et offrent à toute une nouvelle génération d’artistes des surfaces d’expression. Les pionniers du graffiti n'ont pas ça. 
La police n'était jamais leurs amis.



Berriat 83 - Extrait du catalogue

Petite confession, les graffiteurs historiques s'en moquent totalement car eux (quand ils ont survécu) restent des artistes.  Oui, ils sont bien loin de tout cela et c'est, croyez-moi, une vraie chance pour cette société de moutons !

14 août 2015

Paul ARZENS : Le moteur électrique plus d’un siècle que l’on en parle


Paul ARZENS (1903-1990), que l’on voit au début de ce documentaire, en 1968, est un membre de ma famille. Mon père quand il était étudiant à Paris, l’avait beaucoup fréquenté et me parlait souvent de ce curieux bonhomme.

Quand j’ai annoncé que je voulais faire les Beaux-Arts, Paul ARZENS, qui avait vu quelques uns de mes dessins, avait encouragé mes parents à me permettre de suivre cette voie. Malheureusement, je n’ai eu le bonheur de le rencontrer une seule fois. C’était au début des années 80, chez lui, rue de Vaugirard, à Paris.

Tandis que sa fille, Brigitte, travaillait sur un énorme métier à tisser, Paul m’avait fait faire le tour du propriétaire et notamment celui de son atelier tout en verrières, situé juste en face de leur appartement. L’endroit était bâtit sur 3 ou 4 niveaux, avec au dernier étage, une cuisine et une terrasse superbe. Nous avions surtout passé un long moment à discuter sur la plateforme du bas où il y a avait son immense réseau de trains électriques miniatures. Il s’en servait pour dessiner et créer ses fameuses locomotives. Tout en me montrant, un petit poste d’aiguillage qu’il avait composé à partir de vieilles boites de conserve de sardines à l’huile, Paul m’avait prévenu des difficultés et des vicissitudes des métiers de la création, de l’isolement du créateur, et des pressions qui peuvent s’exercer sur lui quand, réellement, il bouscule un peu trop l’ordre établi.

La vidéo montre aussi que la voiture électrique n'a guère évoluée depuis l’« Œuf » de Paul Arzens au début des années 1940.  Ce véhicule roulait déjà à 80 km/h et avait 250 km d'autonomie. Arzens l’a utilisé jusqu’à sa mort en 1990. 


L’œuf électrique de Paul ARZENS (1939)

La baleine de Paul ARZENS


En 1944, un autre membre (un peu dandy) de la famille possédait également un véhicule électrique. On le voit sur la photo avec mon père (et ses lunettes rondes), mon oncle Bernard  (le plus petit),  les 2 autres frères et leur sœur, Monique, devant la maison de mes grands-parents à Pont-de-Claix (38). Brigitte ARZENS, la fille de Paul, avec qui j'ai la joie d'avoir repris contact, m'indique qu'il s'agissait d'une voiturette tricycle " Baby Rhône ".


Voiturette tricycle " Baby Rhône "
Suite à sa diffusion, ce post a été retranscrit dans
 
merci à Marion Sabourdy

&



18 juillet 2015

De l'éphémérité de l'oeuvre

Au synchrotron de Grenoble, la source de rayons X la plus intense au monde, une équipe pluridisciplinaire, sponsorisée par la Fondation américaine Barnes, expertise l'oeuvre de Matisse, Ensor ou Van Gogh pour comprendre la détérioration du jaune de cadmium si cher aux peintres du début de la période moderne,  et qui, au fil des ans, perd de son éclat, en virant au beige ou au gris. Parfois, il peut même se détacher de la toile.
Les physiciens ont ainsi identifié les processus de décoloration en incriminant d'abord le dessin préparatoire sous la peinture et compris que les effritements et autres desquamations étaient aussi liés aux conditions de conservation des tableaux. 

Ce constat d'altération, s'il est un peu tristounet, pose surtout la question de l'éternité d'une œuvre et, presque philosophiquement, nous renvoie à notre propre éphémérité que la vanité nous fait souvent oublier. La Nature, même si nous la détruisons chaque jour un peu plus, .nous remet à notre juste place par cette sorte de pourrissement.

Que dire de la peinture de Jean Michel BASQUIAT dont le délabrement m'avait déjà choqué en 1990 et qui était encore plus évident en 2010 ?

Pour ma part, le problème est réglé : il ne reste pratiquement plus rien de ce que j'ai peint dans mes jeunes années.

L'œuvre serait-t-elle de ne pas en avoir ?

Parce qu'elle permet d'abord d'échapper à tout marché financier et face à la débauche agressive des images, ce " Minimalisme Écologique " impose sa sobriété désespérée. Il est vital.

La non-production de nouvelles formes comme ultime tentative de préservation de l'espèce.

Ne pas en rajouter : une abnégation, qui loin d'être un renoncement serait plutôt une sorte de sobriété choisie visant l'improbable désemballement d'une civilisation fonçant droit dans le mur.

29 mars 2015

" Si vous parlez à Dieu , vous êtes croyant mais s'il vous répond , vous êtes schizophrène. " Pierre DESPROGES

« Artiste maudit, génial parce que fou, ou vice versa. Sans doute faut-il nous défaire de cette image romantique et davantage suivre le parcours pour en comprendre la souffrance, la profondeur et la lumière .. »  Jean Pacôme (About phase3 - 1992)




17 novembre 2014

Planète Bleue n°8

A l'occasion de la sortie du CD de musique " La Planète Bleue n°8 " Yves Blanc (réalisateur génial) et Caza (illustrateur) donnaient une soirée de dédicaces et une conférence à La Casemate de Grenoble.



Le site : La Planète Bleue



Mes mots dans le Livre Bleu, le 15 novembre 2014 :

Phase3 (Grenoble, France) (5 novembre 2014)

" Lanceurs d'alerte ou simple témoin d'une civilisation en perdition, nous le savons tous : "Les arbres ne vont jamais jusqu'au ciel".

L'idée est peut-être aussi que, comme au Japon avec Fukushima, la Nature, l'Energie, Dieu (appelez ça comme bon vous semblera) sera toujours la plus forte. Toute prospective, parce qu’erronée, est alors inutile.

Merci pour ces émissions explorant le champs des futurs possibles, même si peu des scénarios se réaliseront et pour la soirée du 14/11/14 à la Casemate de Grenoble.

Aujourd'hui, le meilleur des cadeaux que puisse faire l'Humanité à cette "Planète Bleue" est, surement, de disparaître.

Amitiés. "

9 novembre 2014

I will not Spray for you as you didn't do it for me

Le dimanche 26 octobre, à l'occasion d'un festival de Graffiti sur les quai de l'Isère, avec mon fils Loulou aka Luigi Lartif ,  je suis allé un peu retâter, du spray sur les quai de l'Isère. Ca faisait plus de 30 ans que je n'avais pas pratiqué cet exercice.

Ici, petit test (presque minable) de re-bombage au sol (mais avec le pochoir historique). 



 De 1982 à 1987,  je n'achetais jamais de peinture. 
Un  jour, je me suis fait coincé dans une droguerie de St Jean de Maurienne avec un sac de sport remplis d'aérosols multicolores.  Heureusement, la caissière de la quincaillerie GIRAUD était plus gênée que moi et n'a pas appelé les gendarmes. 

Comme, en cette fin 2014, je suis un père de famille respectable, je n'avais acheté, que 4 bombes de mauvaise peinture, pour ce 26 octobre et beaucoup trop chères (de l'ordre de 7 € par spray) ce qui, évidemment, m'a beaucoup limité. Je reconnais que j'ai aussi bien perdu " la main ".

Mais bon ! On va dire que c'était une Reprise !

Grâce à un des jeunes gars, bien sympa, des BNT, qui lettrent beaucoup actuellement dans le rue de Grenoble, j'ai appris, qu' aujourd'hui, on trouve des bombes, de bonne qualité pour pas cher dans certaines enseignes de la ville. [ Merci à lui ! ]

Le comble de l'ironie  est, peut-être, que cette reprise du Graffiti se passe à quelques pas de l'endroit où les flics d'Alain CARIGNON nous avaient arrêtés en décembre 1984.

Si l'internement, puis les médicaments, n'ont pas réellement eu raison de ma révolte, j'avais quand même dû m'exiler temporairement à Saint-Jean-de-Maurienne, chez mes parents, où, à l'époque, l'air était meilleur pour  moi. 

Donc, vers la fin des années 80, je disposais, au moins, d'une cinquantaine de références de bombes pour peindre  des trucs comme ça  : 

La Cène (1986)

          ... dans mon atelier,

18 janvier 2012

Bon voyage Monsieur PERRIN


Avec Loulou et l'ami Fred KAZAK nous avons fait une très courte vidéo pour souhaiter un bon voyage cubain à Philippe PERRIN.

30 août 2011

Georges REY ....

 de 1969 à 1982 : Cinéaste expérimental. Certains films sont dans les collections du Centre Georges Pompidou et du Musée d'Art Moderne de New York. Depuis 1982 réalisateur de vidéos sur des artistes contemporains.

  de 1976 à 1995 :  Fondateur et responsable du département vidéo de l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain. 52 séances par an, où furent montrés de l'art vidéo et des films sur des artistes.

  de 1976 à 2000  :  Gérant du "Cinéma" et de 1982 à 2000 du "Cinéma Opéra" ; deux salles à Lyon classées "recherche" et "édition".

  de 1981 à 2011 : Vidéaste (portraits d'artistes), photographe, professeur, curateur,

  de 1981 à 2007 : Professeur à l'École Supérieure d’Art de Grenoble.

  de 1999 à 2007 : Professeur à l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon.

  1994-95 : Co-commissaire de la BIENNALE DE LYON 95. La 3ème Biennale d'Art Contemporain avait pour thème : la Vidéo, l'Informatique et le Cinéma.

  1996-98 : Responsable de la vidéo et des nouvelles technologies au Musée d'Art Contemporain de Lyon.

  1997 : Commissaire de VERSION ORIGINALE, exposition sur l’Internet, proposée par Le Musée d’Art Contemporain de Lyon, qui réunit des œuvres originales de 27 artistes contemporains.

  1998-99 :  Commissaire “artistique” de CHANGEMENT DE TEMPS manifestation regroupant 7 artistes dans 7 monuments nationaux à l’occasion de l’an 2000.

        "  Georges REY a été mon professeur de culture générale à l'École Supérieure d’Art de Grenoble de 1982 à 1985. Son regard (et ses élucubrations) ont fondamentalement changé mon éclairage sur l'Art Contemporain et fortement influencé ma  production. Il est, peut-être, le seul qui peut se targuer de cela.

Plus tard,  du tréfonds des pavillons psychiatriques, je pensais souvent à mon vieux maître. Alors quand je reçus une invitation pour l'accrochage de son exposition de photographies, le 14 août dernier, à la résidence Moly-Sabata à Sablons, je fis l'impossible pour y participer  "  


18 février 2011

Souvenirs Inflammables (Philippe PERRIN)


Lors de notre dernière montée sur la capitale en novembre 2010, j'ai eu l'occasion de croiser à nouveau Philippe PERRIN. 
Il faisait alors une exposition à la fondation MAILLOL et, comme il a une mémoire d'éléphant, Philippe a raconté à ma femme Judith, deux anecdotes de notre vie :
-   D'abord sa visite à l'AFPA, où je suivais des cours d'électronique industrielle en 1988. 
-  Puis notre "brillante et inflammable" participation à 2 expositions de fin d'occupation de l'école des Beaux-Arts de Grenoble en 1984.  
De bons souvenirs c'est vrai mais il a oublié de lui raconter 2 ou 3 choses quand même,  notamment, comment il a trahit notre amitié fin 1984. Et pourquoi peu de temps après on m'a vu dans le Vercors sauter à l'élastique. Sale con !

7 janvier 2011

Une stèle pour Alain Bashung

Suite à une arnaque d’une société véreuse de pompes funèbresAlain Bashung n’avait pas eu de stèle digne de ce nom. C’est maintenant chose faite grâce au sculpteur Philippe Perrin, qui a dessiné la tombe du chanteur.

La tombe d’Alain Bashung au cimetière du père Lachaise.



***

17 novembre 2010

Rétrospective Jean-Michel Basquiat, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011, au Musée d'art moderne de la Ville de Paris :


A l’occasion de la rétrospective Basquiat, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011, au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, Bruno Bischofberger, marchand, galeriste et collectionneur d’Art contemporain raconte la rencontre entre Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol en 1986
Jean-Michel Basquiat aurait eu cinquante ans le 22 décembre 2010.




Rétrospective Jean-Michel Basquiat, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011, au Musée d'art moderne de la Ville de Paris :


A l’occasion de la rétrospective Basquiat, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011, au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, Bruno Bischofberger, marchand, galeriste et collectionneur d’Art contemporain raconte la rencontre entre Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol en 1986
Jean-Michel Basquiat aurait eu cinquante ans le 22 décembre 2010.




23 juin 2010

Quelques petites réflexions sur la culture et la création artistique actuelles :



L'Obscurantisme est le meilleur moyen de gouvernement qui n’ait jamais été imaginé; Il consiste à plonger le cerveau humain dans un état spécial, dans une sorte de stupeur ou d’atrophie. Tout ce qui est susceptible d’ouvrir les yeux à l’individu, tout ce qui lui permettrait de revendiquer son droit à l’existence devient inconvenant. L’obscurantisme ne se borne pas à laisser en friche l’intelligence humaine, il cherche à l’asservir. Cette doctrine prétend que le peuple n’a pas besoin d’éducation et qu’il n’est pas nécessaire de s’instruire pour faire son salut. « On peut être un parfait cultivateur sans connaître un mot d’histoire ou de géographie. Pour être tapissier, métallurgiste ou maçon, l’étude de la littérature et des sciences naturelles est loin d’être indispensable, etc., etc. ». C’est avec de tels arguments que, pendant des siècles, les hommes ont été parqués dans leur médiocrité, sans pouvoir s’éclairer ni s’affranchir. Qui pourrait dire l’étendue de ce gaspillage de forces intellectuelles, sacrifiées férocement, à l’intérêt mal compris de quelques parasites dominants ?

Aujourd’hui, les classes dirigeantes, en abêtissant les peuples, cherchent, avant tout, à consolider leurs privilèges. Le discours consensuel général, cette sorte de pensée unique, commune à presque toutes les classes politiques mondiales, affirment que notre bonheur doit impérativement passer par plus de croissance, plus de productivité, plus de pouvoir d’achat, et donc plus de consommation.
Qui croit à la nécessité et à la bienfaisance du consumérisme ne songera certainement pas à briser ses chaînes et sera plus facile à gouverner que l’asservi qui ronge impatiemment son frein, haïssant l’iniquité et la tyrannie et prêt à se révolter dans toutes les occasions favorables.

Alors que l’altruisme devrait prendre le pas sur l’égoïsme, la coopération sur la compétition effrénée, le plaisir du loisir sur l’obsession du travail, l’importance de la vie sociale sur la consommation illimitée, le goût de la belle ouvrage sur l’efficience productiviste, le raisonnable sur le rationnel, les valeurs actuelles sont systémiques : elles sont suscitées et stimulées par le système et, en retour, elles contribuent à le renforcer. Rajoutons à cela les facilités de crédits, qui deviennent vite des difficultés une fois le doigt mis dans le pot de confiture, la crainte du lendemain, et nous comprendrons pourquoi l’obscurantisme est le fondement même de la résignation.

Le libéralisme et ses compromissions ne modifient pas le statut de l’individu autrement que financièrement. La projection capitalistique ne se faisant que dans le court terme, l’impossibilité d’élaborer un vrai modèle de société nous envoie directement dans le mur.