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11 juin 2016

Save the last spray for me !

Quand le public reconnait une forme artistique, c’est qu’elle est morte.

Depuis Banksy, les médias relatent de plus en plus d'événements liés aux Arts Urbains: expo de Street Art, ventes de graffitis. 

La bombe de peinture (comme le numérique, par exemple) n'est qu'une technique.
Facteurs de vitesse, le spray ouvre, cependant, de nouveaux champs aux artistes. Ce support ouvrait la porte ouverte à un changement de donne médiatique. Si Internet laisse le champ aux artistes de court-circuiter les médias habituels : journalistes, critiques, curateurs et galeristes. Ils connaissent maintenant aussi parfaitement les codes du graffiti.
Tandis que les écoles de graphisme dégueulent cette culture et son esthétisme, la transposition (souvent malheureuse) que toute une bande de sales personnages agissant individuellement ou en réunion (associations subventionnées de préférence) fait que l'essence même du graffiti est dévoyée à des fins mercantiles.

Les street artistes se ruent vers le système commercial, les galeries, les musées et les honneurs les plus divers.



Malgré les apparences du graffiti, et quand l'illégalité est soigneusement mise en scène, cette génération est si proche du système économique qu’elle se confond avec lui.
Les acteurs historiques de la scène graffiti ne s’y trompent pas et détestent le street art, cette dégénérescence commerciale de leur pratique.  Il ne faut pas se tromper et savoir que ce succédané n'a qu'un objectif: Le marché de l'art et prendre du pognon là où il en reste.

Rechercher la jouissance collective dans l’espace public n’est pas revendicatif mais hédoniste. " Le street art est à peu prêt au graffiti ce que Doc Gynéco est aux Black Panthers ".

Depuis 2010, la popularisation du street-art et la professionnalisation de ses acteurs suivent un business plan bien établi. La commercialisation bat son plein.

Les institutions culturelles aussi investissent dans ce nouveau filon sans même chercher à le comprendre ou à l’expliciter. Le street art devient peu à peu le nouvel opium du peuple. Par définition (et ethnologiquement), le street art ne peut exister que dans et par la rue.
Le graffiti n’est pas un produit à commercialiser.



Comme toujours, les marchants s'en moquent. Une économie s’est créée, très proche de l’industrie du divertissement.  Les crétins du street art décorent les salons bourgeois. Ils font   un métier reconnus au point qu'on le trouve désormais enseignés dans certaines écoles.


Des tas d’institutions, de municipalités, de sponsors, de galeries et de débouchés commerciaux offrent désormais la perspective d’un métier respectable. Les festivals fleurissent, et offrent à toute une nouvelle génération d’artistes des surfaces d’expression. Les pionniers du graffiti n'ont pas ça. 
La police n'était jamais leurs amis.



Berriat 83 - Extrait du catalogue

Petite confession, les graffiteurs historiques s'en moquent totalement car eux (quand ils ont survécu) restent des artistes.  Oui, ils sont bien loin de tout cela et c'est, croyez-moi, une vraie chance pour cette société de moutons !

3 avril 2012

Parabellum chez les ploucs

Avec Bilbo, nous avons assisté à la première soirée du festival Bouk’n’Roll 2012 à St Jean de Maurienne.  Les gens de « Salut les anges » ont quand même beaucoup vielli et sont devenus tout mous. Plus jeune, nous aimions beaucoup  OTH mais les transfuges n’ont pratiquement joué que les morceaux de leur éponyme dernier album.

Par contre Parabellum a vraiment été à la hauteur de nos attentes.



Je connais les musiciens de ce groupe depuis 1984.  Je crois qu'à l'époque il  s’appelait « Les Electrodes ». Ma copine, Adeline (ADN) était sortie avec le guitariste et elle faisait les chœurs sur la première version de «  La bombe et moi ».  Elle en était très fière mais ne savait pas que le gars lui avait refilée l'Hépatite C.
Elle me la refila avant que j'en fasse moi-même cadeau à une bonne partie de la Savoie. 
Il faut quand même dire que .ces putains de pharmaciens ne voulaient pas vendre de seringues mais balançaient volontiers aux flics ceux d'entre nous qui, par exemple, leur achetaient du lactose.



Merci à Schultz et à sa bande pour ce pur moment punk tellement improbable à la salle polyvalente des Chaudannes à Saint-Jean-de-Maurienne.


Je me rappelle qu'il y a très longtemps, sans le sou, j'étais allé y écouter le groupe Starshooter (filmé ici par ce cher Georges Rey) en douce de mes parents. 
Kent et ses potes fumaient à l'arrière du bâtiment. Heureux de voir un gamin de 13 ans apprécier leur musique, ils me firent rentrer gratuitement par les coulisses.

Ce soir de 1977, il n'y avait pas grand monde dans la salle des fêtes des Chaudannes