Souvent dans ma vie, j’ai eu l’occasion et le plaisir de me rendre en Italie.
D’abord gamin avec mes parents où nos escapades se limitaient à quelques heures. Nous traversions la frontière pour quelques emplettes. À l’époque tout y était bon marché. Nous remplissions le coffre de la voiture de toutes sortes de marchandises : alimentaires, alcools, cigarettes pour mon père …
L’Italie, à l’époque, faisait figure de parent pauvre, voir même, par certains points, de pays sous-développé.
Puis, presque 10 ans plus tard, jeune adulte, un peu délinquant, je me rendais très souvent dans la région de Turin pour y effectuer quelques trafics plutôt dangereux. La vie y était toujours douce et facile pour un français mais je constatais une certaine croissance économique qui était plus qu’un simple rattrapage. Le pays semblait se hisser au niveau moyen européen, poussé par une croissance assez spectaculaire.
Depuis 15 ans, je suis marié avec une demie-italienne et nos escapades latines sont encore plus fréquentes. Nous allons, comme cette année, parfois en vacances dans la région de Pescara où ses parents possèdent un petit appartement.
Même si l’endroit est assez balnéaire, il est réservé principalement aux italiens et à quelques expatriés, comme ma belle-famille. J’ai toujours considéré l’activité qui y régnait comme significative d’une moyenne nationale avec les spécificités (et les travers) propre à ce pays.
Nous étions là en aout 2007, quand les subprimes furent jetées à la face du monde. Je me rappelle de nos palabres et de mon analyse plutôt catastrophique sur la situation économique mondiale, de la perception de quelque chose de grave, même si les informations distillées à l’époque ne révélaient même pas l’infime partie émergée de l’iceberg.
L’année dernière, pour cause de naissance de notre petite Marilou, nous n’avons pas quitté la France.
De retour, cette année, tout semble différent et marquer une franche cassure avec la croissance remarquée les années précédentes.
Mercredi, matin, nous sommes allés faire quelques courses avec mon beau-père et ma femme dans le centre commercial de Pescara nord. À part les alcools, en moyenne 30 à 40% moins chers et les fruits et légumes qui affichent souvent 0,99€/le kilo, tout était très cher, pratiquement au niveau hexagonal.
Fait significatif, ce centre commercial était pratiquement vide de clients.
Même si sur la plage, on nous vend une bouteille d’un litre d’eau 1,50€, seuls les bars et petits restaurants restent encore abordables pour nous, touristes moyens.
Les gens du cru, eux, ont nettement changé leurs habitudes et les terrasses ne sont plus bondées.
D’ailleurs, un appartement sur deux est vide et plus de la moitié des commerces a mis la clef sous la porte.