6 août 2015

NOTAV : Lutter plus que jamais !

On nous met dans la tête, avec l'aide des médias à la botte de nos maitres, que la ligne TGV Lyon-Turin devrait finalement  et inévitablement voir le jour.

Je me suis intéressé, presque par hasard, à cette aberration économique, sociale et environnementale qui peu à peu devient le plus gros des outrages au peuple de toute l'Histoire européenne.

Très peu de temps après,  j'ai vu quel traitement l'état italien (berlusconien à l'époque) infligeait à des gens paisibles, souvent âgés, qui n'aspiraient qu'à vivre tranquillement le reste de leur âge.

Une dangereuse terroriste Notav


Le peuple du Val de Suse ne veut pas de ce projet pharaonique qui détruira leur belle vallée. Ils disent non à la dilapidation de l’argent public; Non encore aux campagnes de criminalisation et aux accusations de terrorisme dont ils font régulièrement l'objet dans les médias corrompus.


La résistance est maintenant organisée et s’appelle NOTAV.

En France, les opposants sont encore peu nombreux, les " Crétins des Alpes " voyant même dans ce chantier une bonne occasion de se faire du fric. 
Il est vrai que les premières indemnités d’expropriation  étaient plutôt juteuses (pour les opportunistes proches du dossier).
Encore plus naïfs, certains mauriennais se  voient déjà embauchés comme tunneliers. Une simple réflexion sur l'affaire Bouygues et l'EPR de Flamanville leur démontrerait le contraire. 
D'autres, carrément benêts, rêvent au développement des sports d'hiver, avec des TGV dégueulant leur flux de touristes sur St Jean-de-Maurienne.
.C'est vrai  que pendant 15 ou 20 ans, il va falloir l'aimer cette vallée poussiéreuse pleine de camions (ceux qui empruntent déjà le tunnel routier du Fréjus, et bientôt aussi ceux (à benne) qui charrieront les gravats issus de l'excavation..
Qu'elle va être belle la neige des quelques modestes stations de ski mauriennaises où déjà, même à grand renfort d'artifices les choses, tournent au tragique !

Photo de la station de la Norma, pourtant réputée pour son enneigement, le 11 janvier 2015

L'avidité légendaire de ses habitants, le bourrage de crâne médiatique, un chantier d'une vingtaine d'année, au moins, et le non report rapide du trafic des camions sur les rails (alors qu'il est possible en trois mois) vont faire de la vallée de la Maurienne un endroit invivable.

Va doucement, c'est tout bon !


On s'amuse bien sur les pistes de skis, mais en tant que Rhône-alpin, je déplore que l'accès aux cimes soit devenu si facile. 
L'hiver, à la Norma (d'où est originaire ma femme), je suis effaré en observant les touristes. Ils skient de l'ouverture à la fermeture des pistes, et enquillent les descentes sans même regarder les montagnes pourtant si belles.
Du haut de mes 52 ans, je ne sais toujours pas ce qu'est la montagne: chaque année y est riche de surprises et de grandes joies, mais aussi de tristesse quand je vois certains coins de nature transformés en dépotoirs ou en parcs d'attractions pour le tourisme de masse à grands renforts de bulldozers. L'impression, qu'ici aussi, on est dans le concept de la montagne, clé en main, et sans aléa, façon Eurodisney.

Pendant les vacances scolaires, les pentes sont plein de couillons qui rasent les débutants ou les enfants, le plus vite possible (c'est facile sur une piste verte ou bleue) mais sans maîtrise de leur vitesse. Go-pro sur le casque, ils se la pètent à mort. 


Pourtant, comme la mer, les sommets restent un mystère, une formidable école de la vie; ils nous rendent modestes et nous ramènent à notre juste taille dans l’univers : Rien.

Allez ! Je l'avoue, moi aussi, je filme les pistes, et surement depuis plus longtemps que les gugus avec leurs " boîtes à casques " sur la tête.


18 juillet 2015

De l'éphémérité de l'oeuvre

Au synchrotron de Grenoble, la source de rayons X la plus intense au monde, une équipe pluridisciplinaire, sponsorisée par la Fondation américaine Barnes, expertise l'oeuvre de Matisse, Ensor ou Van Gogh pour comprendre la détérioration du jaune de cadmium si cher aux peintres du début de la période moderne,  et qui, au fil des ans, perd de son éclat, en virant au beige ou au gris. Parfois, il peut même se détacher de la toile.
Les physiciens ont ainsi identifié les processus de décoloration en incriminant d'abord le dessin préparatoire sous la peinture et compris que les effritements et autres desquamations étaient aussi liés aux conditions de conservation des tableaux. 

Ce constat d'altération, s'il est un peu tristounet, pose surtout la question de l'éternité d'une œuvre et, presque philosophiquement, nous renvoie à notre propre éphémérité que la vanité nous fait souvent oublier. La Nature, même si nous la détruisons chaque jour un peu plus, .nous remet à notre juste place par cette sorte de pourrissement.

Que dire de la peinture de Jean Michel BASQUIAT dont le délabrement m'avait déjà choqué en 1990 et qui était encore plus évident en 2010 ?

Pour ma part, le problème est réglé : il ne reste pratiquement plus rien de ce que j'ai peint dans mes jeunes années.

L'œuvre serait-t-elle de ne pas en avoir ?

Parce qu'elle permet d'abord d'échapper à tout marché financier et face à la débauche agressive des images, ce " Minimalisme Écologique " impose sa sobriété désespérée. Il est vital.

La non-production de nouvelles formes comme ultime tentative de préservation de l'espèce.

Ne pas en rajouter : une abnégation, qui loin d'être un renoncement serait plutôt une sorte de sobriété choisie visant l'improbable désemballement d'une civilisation fonçant droit dans le mur.