Travailler dans le nucléaire n'est pas anodin. Je n"ai été un nomade de l'atome que très peu de temps. Une expérience unique cependant.
J'ai parcouru les Centres de Production dans des conditions souvent précaires. Là où la vie d'un homme n'a pas beaucoup de valeur si on la compare au prix de l'énergie. La fatigue et le stress étaient mes compagnes. La peur, aussi, parfois : Celle de ne pas être techniquement à la hauteur et que la production en pâtisse. Pour faire fonctionner la machine, il n'y a pas de prix humain. Le monstre de béton et de ferraille réduit le travailleur à la fonction de " chair à neutrons ". Si tout ceci s'est mal terminé pour moi, ce fut encore bien pire pour certains autres… mais cela n'a aucune importance.
Après trois ans d'un rythme effréné, mes nerfs ont flanché.
Après ce premier épisode décompensatoire, j'ai quand même réussi à tenir dans le nucléaire civil pendant 30 ans, mais ma carrière n'a plus été qu'une succession de frustrations et de mises au rancart. Dans cette période, j'ai vu les compétences techniques de mes pairs s’effondrer de manière alarmante.
Après ce premier épisode décompensatoire, j'ai quand même réussi à tenir dans le nucléaire civil pendant 30 ans, mais ma carrière n'a plus été qu'une succession de frustrations et de mises au rancart. Dans cette période, j'ai vu les compétences techniques de mes pairs s’effondrer de manière alarmante.
Cette vidéo (tout de même un peu autobiographique) n'est pas un témoignage, mais un simple hommage romanesque à ces obscures qui font vivre le mythe du nucléaire. Leur nom est également sans importance.
Les vétérans commencent à se faire rares…
Les vétérans commencent à se faire rares…